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Vincent Peillon dévoile sa "charte de la laïcité" à l'école

DOCUMENT | C'est ce lundi que Vincent Peillon va dévoiler "la première charte de la laïcité à l'école". Si celle-ci rappelle que les élèves ne doivent pas contester une matière au nom de leurs convictions religieuses, elle élude d'autres thèmes polémiques comme la cantine ou les fêtes religieuses.
Article rédigé par Lucas Roxo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans toutes les écoles, une nouvelle affiche sera apposée à côté de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Il s'agit de la "toute première charte de la laïcité ". Le ministre de l'Education nationale présente ce lundi matin le texte dans un lycée de La Ferté-sous-Jouarre, en Seine-et-Marne. 

La laïcité y est déclinée en quinze articles de quelques lignes. L'objectif : défendre les valeurs de tolérance et du vivre-ensemble, mais aussi poser certaines limites.

Ainsi, l'article 12 souligne qu'un élève ne peut contester un enseignement au nom des ses croyances religieuses. Un peu plus loin, il est rappelé que les signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse sont interdits, une indication qui figurait déjà dans la loi de 2004. 

Les repas à la cantine mis de côté

Toutefois, le texte reste volontairement général : les repas à la cantine et les fêtes religieuses, sujets très polémiques, sont laissés de côté. Les enseignants sont  également mis à contribution, ils reçevront un "kit pédagogique ". 

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"Le point de départ de la laïcité, c'est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ", avait affirmé Vincent Peillon il y a un an. L'objectif déclaré du ministre de l'Education est ainsi de lutter contre le communautarisme religieux. 

Une initiative qui divise

De nombreuses réactions sont venues entourer le projet de Vincent Peillon, et des questions sont apparues sur l'application pratique d'une telle charte. 

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Pour Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale, si la question du port de signes religieux a été résolue avec la loi de 2004, il reste d'autres problématiques à prendre en compte. Selon lui, cette charte n'a de sens que si elle s'accompagne de mesures concrètes. 

"Cette charte n'a de sens que si elle est un élément d'un ensemble plus vaste ", a-t-il expliqué. "Un programme autour de la laïcité doit être poursuivi avec une vraie étape de réflexion sur la carte scolaire, là où elle provoque la concentration de certaines communautés ". 

Jean Baubérot, sociologue de la laïcité, est encore plus sceptique. "Pour moi, le premier problème de la laïcité à l'école, c'est le rapport de l'institution scolaire à la laïcité. Il n'y a aucune réflexion de l'institution sur elle-même ", explique-t-il. "Tant que l'institution elle-même ne se demandera pas elle-même en quoi elle a des progrès à faire pour être vraiment laïque, c'est un peu dérisoire de faire encore un texte qui a l'air de dire 'tout va bien '".

 

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