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Visite d'Emmanuel Macron à Marseille : quel bilan pour le dispositif "l'école du futur" ?

Ce dispositif, lancé à Marseille en septembre 2021, permet de financer des jeux et du mobilier innovant dans des écoles pour la plupart en éducation prioritaire. Mais pour le syndicat Snuipp, il crée "une école à deux vitesses".
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron en visite dans l’école élémentaire marseillaise Menpenti, choisie pour tester le projet École du futur, le 2 juin 2022. (TOMASELLI ANTOINE / MAXPPP)

À Marseille, l'expérimentation des "écoles du futur" concerne une école sur six, soit 82 établissements, contre 50 écoles au lancement en septembre 2021. Emmanuel Macron poursuit mardi 27 juin son déplacement dans la cité phocéenne, avec la visite d'une école aux côtés du ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye, pour faire le bilan de ce dispositif, qui permet de financer des écoles qui s'engagent dans des projets pédagogiques innovants.

>> "On est tous égaux face aux maths" : on est allé voir à Marseille à quoi ressemblait une "école du futur"

Plus de 80 % des "écoles du futur" marseillaises sont en éducation prioritaire. Les projets financés sont divers : jeux de mathématiques, achats de mobilier pour réaménager les salles de classe et programmes sur le développement durable. Pour une partie, il s'agissait de projets déjà lancés il y a plusieurs années, mais qui trouvent un budget conséquent grâce à ce dispositif : l'enveloppe de base est de deux millions et demi d'euros. Elle sera réabondée, assure le coordinateur du dispositif. Du côté institutionnel, on se félicite car les effets sont positifs sur le fonctionnement de l'école et sur l'ambiance de travail.

Un tiers des projets déposés ont été validés

Depuis l'automne dernier, ce dispositif d'écoles innovantes lancé à Marseille a été généralisé à toute la France, dans le cadre du conseil national de la refondation consacré à l'éducation. Les directrices et directeurs peuvent demander le financement d'un projet. Sur 6 500 projets déposés, un tiers d'entre eux ont été validés. Un fond d’innovation pédagogique de 500 millions d'euros sur cinq ans a été mis en place.

Mais cette expérimentation marseillaise est loin de faire l'unanimité. La majorité des syndicats d'enseignants s'y oppose. Ils dénoncent une école à deux vitesses, avec beaucoup d'argent pour certaines et pas assez pour celles qui ne s'inscrivent pas dans le dispositif. "Des moyens humains enseignants ont été mis en surnuméraire sur ces écoles-là, pointe Virginie Akliouat, du syndicat Snuipp dans les Bouches-du-Rhône, alors qu'on a dans les écoles d'à côté des classes qui ne sont pas remplacées, faute d'enseignants, et ce pendant plusieurs semaines. 

"Cela crée une rupture dans l'égalité des chances qui doit être offerte sur le territoire à tous les élèves, où qu'ils soient scolarisés et il est plus que temps d'y mettre fin".

Virginie Akliouat, du syndicat Snuipp dans les Bouches-du-Rhône

à franceinfo

Les syndicats critiquent également le fait que les directeurs impliqués dans l'expérimentation participent aux commissions de recrutement des enseignants de leur école, avec des risques de copinage, même si ensuite c'est le barème classique lié à l'ancienneté qui joue pour départager les différents candidats.

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