Yvelines : une professeure accusée d’islamophobie après avoir montré en classe un tableau de nus, l’équipe pédagogique du collège exerce son droit de retrait
Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, s'est rendu lundi 11 décembre au collège Jacques-Cartier d'Issou, dans les Yvelines. L'équipe pédagogique de ce collège exerce son droit de retrait depuis vendredi, après qu'une professeure de français a été la cible d'accusations de racisme et d'islamophobie, a appris lundi France Inter auprès de l'académie de Versailles. La veille, dans le cadre de l'étude d'un texte avec une classe de 6e de l'établissement, cette professeure a montré Diane et Actéon, un tableau du XVIIe siècle d'un peintre italien, Giuseppe Cesari dit le Cavalier d'Arpin, sur lequel Diane et ses nymphes sont représentées nues.
Selon l'académie de Versailles, à la vue de ce tableau, "une poignée d'élèves" ont détourné ostensiblement le regard. C'est à partir de ce cours que des rumeurs ont commencé à circuler attribuant des propos racistes et islamophobes à cette professeure de français.
Plainte pour dénonciation calomnieuse
Le soir même, des parents d'élèves se sont présentés devant l'établissement pour avoir des explications sur les propos qu'a pu tenir cette professeure. Après cet événement, la professeure principale de cette classe a fait remonter l'incident au principal de l'établissement, qui l'a lui-même remonté à l'académie. Puis, les enseignants se sont mis en droit de retrait depuis vendredi matin et le sont toujours lundi.
Lundi soir, le ministre de l'Education Gabriel Attal a annoncé devant la presse "une procédure disciplinaire à l'endroit des élèves qui sont responsables de cette situation et qui ont d'ailleurs reconnu les faits".
Un "climat scolaire particulièrement dégradé" selon le proviseur
Ce collège implanté dans une zone pavillonnaire était, jusqu'à cette année, plutôt tranquille et sans problème. Mais depuis septembre, les incidents se succèdent avec un petit groupe des familles, particulièrement d'élèves de 6e. Le principal a rédigé une lettre, aux parents, en novembre, pour tenter de mettre fin à des comportements jugés déplacés. Il y est question de "climat scolaire particulièrement dégradé".
Le chef d'établissement pointe des messages de familles "mettant en cause de plus en plus systématiquement les pratiques pédagogiques avec des accusations graves, envers des personnels de l’établissement". Un protocole renforcé avait même été mis en place, pour éviter que des parents ne rentrent sans autorisation. Depuis septembre, selon l'académie de Versailles, 15 signalements sur cet établissement ont été réalisés, dont plusieurs concernaient déjà des atteintes à la laïcité.
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