Inceste : la Ciivise appelle à une meilleure prise en compte de la parole des mères
Les enfants victimes de violences sexuelles sont peu protégés en France, selon un rapport publié mercredi 27 octobre par la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles (Ciivise). Par ailleurs, lorsqu'une mère, dont l'enfant révèle des sévices de la part de son père, saisit la justice, elle peut être accusée de manipulation.
Le constat est glaçant. Selon le rapport de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles (Ciivise), publié mercredi 27 octobre, 22 000 victimes d'inceste sont comptabilisées chaque année en France, pour seulement 700 condamnations. Pour la Commission, c'est la preuve qu'il faut radicalement changer la procédure lorsqu'un enfant se dit victime d'abus sexuels. Elle propose ainsi, dès le dépôt d'une plainte, et durant toute l'enquête, de suspendre l'autorité parentale ainsi que le droit de visite et d'hébergement du parent poursuivi.
"Une atmosphère de suspicion totale"
Concernant la plainte au commissariat, la parole des mères doit être prise au sérieux, ce qui est rare. Caroline Bréhat, mère d'une victime d'inceste et psychanalyste, en a pris la mesure. "À chaque fois que vous faites la moindre démarche pour protéger votre fille, vous vous trouvez face à des interlocuteurs qui vous regardent, les sourcils froncés, dans une atmosphère de suspicion totale", déplore-t-elle. La Ciivise propose également une suspension des poursuites pénales pour non présentation d'enfant durant l'enquête. Par ailleurs, toujours selon la Commission, dans l'immense majorité des affaires d'inceste, les faits sont avérés. Les faux témoignages ne représentent que 2% des cas.
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