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Euthanasie : les médecins en première ligne

Au lendemain de la mort de Chantal Sébire, certains politiques souhaitent une "évaluation" de la loi Leonetti (2005). Souvent confrontés à des cas du même genre, les médecins agissent parfois selon leur conscience. Et beaucoup plaident aujourd'hui pour une "exception" à la loi.
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Subtilité des termes juridiques...en France, l'euthanasie "active" est interdite, malgré un droit au "laisser mourir" confié aux médecins. C'est, en substance, le cœur de la loi Leonetti sur la fin de vie, votée en 2005.

La requête, puis la mort de Chantal Sébire ont donc relancé le débat sur l'euthanasie. Se repose ainsi la question du délicat équilibre entre justice et médecine, la loi s'éclipsant parfois face à des cas particuliers.

Certains professionnels de la santé n'ont pas attendu un nouvel "état des lieux" du texte de 2005, comme l'ont réclamé François Fillon ou Rachida Dati. Bernard Senet, généraliste du Vaucluse, s'est même proposé à "aider Mme Sébire" à mourir, indiquant qu'il avait déjà pratiqué l'euthanasie sur une trentaine de patients, et exhortant ses confrères à "reconnaître ces pratiques".

Le médecin traitant de Chantal Sébire, Emmanuel Debost, a été reçu à l'Elysée par Nicolas Sarkozy. Il propose d'introduire dans la loi une possibilité d'euthanasie active, dans des cas très précis et encadrés, comme en Belgique ou aux Pays-Bas. L'idée serait que les médecins puissent provoquer directement la mort, après l'avis de plusieurs commissions, et à la demande du patient et de sa famille.

Même le très sérieux conseil national de l'ordre des médecins a réfléchi aux adaptations nécessaires à des cas particuliers. Qui pourraient passer par un "suicide assisté", selon lequel le patient se donnerait la mort avec un dispositif délivré par un médecin.

D'autres professionnels restent opposés, même en cas extrême, à la prise en compte d'une "exception". C'est le cas de Bernard Debré, chef du service d'urologie à l'hôpital Cochin, et député UMP par ailleurs.

Matteu Maestracci

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