Convention citoyenne sur la fin de vie : des mesures "légitimes", le besoin de "garde-fous"... Des participants confrontent leurs avis
Faut-il faire évoluer la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie ? Faut-il légaliser l'aide active à mourir ou le suicide assisté ? Le débat sera forcément nourri entre les 185 participants de la Convention citoyenne sur la fin de vie. A l'instar de Yves Drillaud et Audrey Vidal. Six décennies les séparent. Il a 81 ans, elle en a 20. Il est retraité et vit dans une zone reculée des Deux-Sèvres, elle étudie le commerce à Lyon. Yves Drillaud pense parfois à la mort, quand il voit des amis partir, Audrey Vidal, elle, jamais. Les deux ont des visions bien différentes de la fin de vie.
À commencer par le suicide assisté, c'est-à-dire qu'un médecin puisse prescrire à un patient le produit létal sans l'administrer lui-même. "Je ne suis fermée sur aucune question et surtout pas celle-là, tranche Audrey Vidal. C'est quelque chose qui me paraît être légitime dans certains cas." L'étudiante n'a pas connu de cas en particulier, mais sait "qu'il y a des personnes qui le veulent, donc je ne vois pas pourquoi elles n'auraient pas le droit si elles le souhaitent". Pour Yves Drillard, au contraire, c'est une ligne rouge.
"Personnellement, je suis contre. Je pense que la vie mérite d'être vécue, même si on rencontre des difficultés. Il ne faut pas que le suicide assisté soit une question de confort."
Yves Drillard, participant de la Convention citoyenne sur la fin de vieà franceinfo
"Même si je ne suis pas un catholique qu'on pourrait qualifier de réactionnaire, continue le retraité, il y a quand même les limites de la foi. Vous me parlez du suicide, la religion catholique l'interdit."
Des idées pas encore arrêtées
Concernant l'euthanasie, c'est-à-dire laisser un médecin abréger les souffrances d'un patient en fin de vie, là encore, Audrey Vidal n'est pas fermée.
"Si c'est la volonté du patient et de son entourage et également que les médecins sont d'accord pour administrer cette dose, je n'y vois pas d'inconvénient pour le moment."
Audrey Vidal, participante de la Convention citoyenne sur la fin de vieà franceinfo
Sur cette même question, Yves Drillard est un peu plus ouvert à cette action potentielle du corps médical, "mais pas n'importe comment, nuance-t-il. Parce qu'ensuite, on ne sait pas où on va s'arrêter. Il y a quand même des risques. C'est pour ça que je crois qu'il faut être prudent. Si on fait évoluer la loi, il faudra des garde-fous."
L'un comme l'autre l'assurent : leurs idées ne sont pas encore arrêtées. Tout ce qu'ils pensent aujourd'hui peut encore bouger, au fil des débats dans leurs groupes et de l'écoute des intervenants.
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