Fin de vie : "La convention citoyenne est une pierre à l'édifice parmi d'autres" sur un sujet "extrêmement sensible", réagit l'Ordre des médecins
Ce qu'il faut savoir
L'Ordre des médecins réagit à la publication des travaux, dimanche 2 avril, de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui ouvre notamment la porte à une légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté. "La convention citoyenne est une pierre à l'édifice parmi d'autres", sur ce sujet "extrêmement sensible", a exposé sur franceinfo Jean-Marcel Mourgues, vice-président du conseil national de l'Ordre des médecins. En cas d'évolution législative, c'est "la représentation parlementaire" qui votera le texte, a-t-il voulu rappeler. Samedi, dans un avis rendu public, l'Ordre des médecins s'est dit "défavorable" à la participation des médecins à l'euthanasie.
>> Ce direct est à présent terminé.
La convention citoyenne adopte à 92% un rapport pour légaliser l'euthanasie ou le suicide assisté. Après des mois de travaux collectifs, les 184 Français tirés au sort ont majoritairement voté en faveur d'un rapport qui penche pour la légalisation d'une "aide active à mourir". Dans le détail, il y a 92% de votes favorables, 3% contre et 5% d'abstention. Le but est d'orienter l'action du gouvernement, qui a demandé à l'automne la tenue de cette convention dans un contexte de reprise des débats sur la fin de vie, à l'initiative notamment d'Emmanuel Macron.
Des débats depuis trois mois. "Le cadre d'accompagnement de la fin de vie est-il adapté aux différentes situations rencontrées ou d'éventuels changements devraient-ils être introduits ?" Cette question anime depuis trois mois les débats des 184 Français tirés au sort, qui appartiennent à la convention citoyenne sur la fin de vie. "Pour une majorité de citoyennes et citoyens de la Convention, l'accès à l'aide active à mourir doit être ouvert", dit son rapport voté dimanche, tout en faisant état d'importantes nuances.
Une modification de la loi actuelle ? Emmanuel Macron envisage de longue date de modifier la législation actuelle, fixée par la loi Claeys-Léonetti de 2016. Celle-ci permet aux soignants de mettre sous sédation irréversible des patients proches de la mort, dont le cas est désespéré et les souffrances, intolérables. Mais elle ne va pas jusqu'à autoriser une "aide active à mourir", c'est-à-dire une assistance au suicide ou un acte d'euthanasie.
La décision finale revient à Emmanuel Macron. Que fera de ces travaux l'exécutif qui, après s'être vu reprocher d'avoir largement négligé les conclusions d'une précédente convention sur le climat, a plusieurs fois prévenu qu'il ne reprendrait pas telles quelles celles sur la fin de vie ? Au final, c'est Emmanuel Macron qui décidera. Et sa position est une grande inconnue. Ni le chef de l'Etat, ni sa Première ministre Elisabeth Borne ne seront présents dimanche. Mais Emmanuel Macron recevra les membres de la convention citoyenne lundi.