Relaxe de Jean Mercier : en matière d'euthanasie "la justice doit savoir être dans la compassion"
Jean Mercier a été relaxé jeudi 10 novembre par la Cour d’appel de Lyon. L'homme de 88 ans avait fourni à sa femme les médicaments et le verre d’eau qui lui ont servi à mourir. Marie de Hennezel, spécialiste de la fin de vie, se dit "très heureuse de cette relaxe."
Après plusieurs années de bras de fer avec la justice, Jean Mercier a été relaxé jeudi 10 novembre par la Cour d’appel de Lyon. Cet homme de 88 ans avait fourni à sa femme les médicaments et le verre d’eau qui lui ont servi à mourir il y a 5 ans jour pour jour. Condamné en première instance en 2015 à 1 an de prison avec sursis pour non-assistance à personne en danger, il a donc été finalement relaxé.
Marie de Hennezel, psychologue clinicienne, spécialiste de la fin de vie, n'est pas favorable à une loi autorisant la fin de vie. Pourtant, elle est "très heureuse de cette relaxe." "La justice doit pouvoir faire la part des choses et savoir être dans la compassion", a-t-elle expliqué vendredi sur franceinfo. "Ma position est de ne pas légiférer mais de savoir ne pas punir. Il faut traiter les choses au cas par cas."
Jean Mercier réclame une vraie loi sur la fin de vie. Actuellement, la loi Leonetti autorise la sédation profonde et continue jusqu'au décès, mais pas l'euthanasie. "Il faut appeler les choses par leur nom, estime Marie de Hennezel. C'est une euthanasie palliative. Nous l'avons déjà, cette loi sur l'euthanasie ! C'est une bonne loi qui permet beaucoup de choses et de ne pas toucher à quelque chose qui est dans le Code pénal, l'interdit de donner la mort." Pour Marie de Hennezel, aller plus loin légalement sur l'euthanasie engendrerait des dérives.
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