: Témoignages Fin de vie : "Malgré les divergences, il y a toujours eu des débats corrects et ça, c'est une fierté", confient les membres de la Convention citoyenne
Les 184 membres de la convention citoyenne sur la fin de vie seront reçus lundi 3 avril à 10h à l'Élysée par Emmanuel Macron, au lendemain de la conclusion des débats. Après neuf week-ends de réflexion, les membres de la convention ont achevé leurs travaux. À la question que le gouvernement leur avait posée : faut-il changer la loi sur la fin de vie ? Ils ont en majorité répondu "oui" et demandent que l'aide active à mourir soit introduite en France, à savoir le suicide assisté ou l'euthanasie.
"Je ne m'étais jamais intéressé à la fin de vie"
Une position qui doit "éclairer" la réflexion d'Emmanuel Macron : lui seul décidera ensuite s'il engage le processus pour changer la loi. Mais ces neuf week-ends de travail resteront une expérience riche en écoute en échange pour les 184 membres de la convention citoyenne. Beaucoup d'entre eux l'avouent, la fin de vie, ils n'y connaissaient rien. "Je ne m'étais jamais intéressé à la fin de vie", annonce Valérie, "suicide assisté, euthanasie, c'étaient des grands mots qui faisaient un petit peu peur" ajoute de son côté Denis. Et puis, au fur et à mesure des week-end de travail, des auditions d'experts, ils se sont passionnés pour ce sujet de la fin de vie.
"Je me suis fait un avis pendant la convention, grâce à cette soixantaine d'experts, des aides-soignants, des médecins, des psychologues, des philosophes" confirme l'une des citoyenne, quand Denis admet avoir "un petit peu cheminé" notamment sur la question du suicide assisté, "c'était quelque chose qui me faisait peur au départ". Nicole remarque effectivement une évolution dans sa réflexion : "Disons que je me suis arrondi. Effectivement, je n'avais pas du tout réfléchi aux barrières qu'il fallait absolument poser pour éviter les dérives. Et il en faut."
"La démocratie ne doit pas être laissée aux experts. Tout citoyen, si on lui donne les moyens, si on lui donne de l'information, si on lui donne du temps, peut avoir son mot à dire"
Nathalie, membre de la convention citoyenne pour la fin de vieà franceinfo
La plupart sont aujourd'hui favorables à l'aide active à mourir, le suicide assisté ou l'euthanasie. Mais ce qu'il faut retenir pour Nathalie, ce sont les nuances, vu la complexité du sujet de la fin de vie : "Il y a toujours dix mille questions qui s'ouvrent et je pense que c'est un sujet auquel on n'aura jamais de vraies réponses. Ce sera toujours du "oui, mais", on ne peut pas avoir un avis tranché", glisse-t-elle.
Jérôme, lui, estime que participer à cette convention citoyenne, cela a été une chance. Il se dit "surpris du respect profond" qu'il y a eu entre les participants "malgré les divergences, il y a toujours eu des débats corrects et ça, c'est une fierté". Une fierté également pour Nathalie, qui estime que tout citoyen peut "dire des choses tout aussi intéressantes, parfois beaucoup plus intéressantes que des personnes qui s'autoproclament experts et qui pensent mieux à notre place".
Ils ne savent pas si Emmanuel Macron retiendra leurs idées, mais les 184 membres de cette convention citoyenne sur la fin de vie envisagent de créer une association pour suivre les futurs travaux du gouvernement sur la question.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.