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Témoignages Fin de vie : "Malgré les divergences, il y a toujours eu des débats corrects et ça, c'est une fierté", confient les membres de la Convention citoyenne

La Convention citoyenne sur la fin de vie a terminé ses travaux ce dimanche. Elle juge majoritairement "nécessaire" d'autoriser le suicide assisté et l'euthanasie, après une dizaine de week-end intenses de travail pour les membres de la convention. franceinfo a rencontré des participants.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La Convention citoyenne sur la fin de vie s'est majoritairement prononcée, le 2 avril 2023, pour ouvrir une "aide active à mourir" après s'être réuni" pendant plusieurs mois. (SOLENE LE HEN / RADIO FRANCE)

Les 184 membres de la convention citoyenne sur la fin de vie seront reçus lundi 3 avril à 10h à l'Élysée par Emmanuel Macron, au lendemain de la conclusion des débats. Après neuf week-ends de réflexion, les membres de la convention ont achevé leurs travaux. À la question que le gouvernement leur avait posée : faut-il changer la loi sur la fin de vie ? Ils ont en majorité répondu "oui" et demandent que l'aide active à mourir soit introduite en France, à savoir le suicide assisté ou l'euthanasie.

>> Fin de vie : à quoi faut-il s'attendre après les conclusions de la convention citoyenne ouvrant la voie au suicide assisté et à l'euthanasie ?

"Je ne m'étais jamais intéressé à la fin de vie"

Une position qui doit "éclairer" la réflexion d'Emmanuel Macron : lui seul décidera ensuite s'il engage le processus pour changer la loi. Mais ces neuf week-ends de travail resteront une expérience riche en écoute en échange pour les 184 membres de la convention citoyenne. Beaucoup d'entre eux l'avouent, la fin de vie, ils n'y connaissaient rien. "Je ne m'étais jamais intéressé à la fin de vie", annonce Valérie, "suicide assisté, euthanasie, c'étaient des grands mots qui faisaient un petit peu peur" ajoute de son côté Denis. Et puis, au fur et à mesure des week-end de travail, des auditions d'experts, ils se sont passionnés pour ce sujet de la fin de vie.

"Je me suis fait un avis pendant la convention, grâce à cette soixantaine d'experts, des aides-soignants, des médecins, des psychologues, des philosophes" confirme l'une des citoyenne, quand Denis admet avoir "un petit peu cheminé" notamment sur la question du suicide assisté, "c'était quelque chose qui me faisait peur au départ". Nicole remarque effectivement une évolution dans sa réflexion : "Disons que je me suis arrondi. Effectivement, je n'avais pas du tout réfléchi aux barrières qu'il fallait absolument poser pour éviter les dérives. Et il en faut."

"La démocratie ne doit pas être laissée aux experts. Tout citoyen, si on lui donne les moyens, si on lui donne de l'information, si on lui donne du temps, peut avoir son mot à dire"

Nathalie, membre de la convention citoyenne pour la fin de vie

à franceinfo

La plupart sont aujourd'hui favorables à l'aide active à mourir, le suicide assisté ou l'euthanasie. Mais ce qu'il faut retenir pour Nathalie, ce sont les nuances, vu la complexité du sujet de la fin de vie : "Il y a toujours dix mille questions qui s'ouvrent et je pense que c'est un sujet auquel on n'aura jamais de vraies réponses. Ce sera toujours du "oui, mais", on ne peut pas avoir un avis tranché", glisse-t-elle.

>> Convention citoyenne sur la fin de vie : "Il est temps qu'Emmanuel Macron entende", lance le président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité

Jérôme, lui, estime que participer à cette convention citoyenne, cela a été une chance. Il se dit "surpris du respect profond" qu'il y a eu entre les participants "malgré les divergences, il y a toujours eu des débats corrects et ça, c'est une fierté". Une fierté également pour Nathalie, qui estime que tout citoyen peut "dire des choses tout aussi intéressantes, parfois beaucoup plus intéressantes que des personnes qui s'autoproclament experts et qui pensent mieux à notre place".

Ils ne savent pas si Emmanuel Macron retiendra leurs idées, mais les 184 membres de cette convention citoyenne sur la fin de vie envisagent de créer une association pour suivre les futurs travaux du gouvernement sur la question.

TEMOIGNAGES. Des participants à la Convention citoyenne sur la fin de vie racontent au micro de Solenne Le Hen

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