Un vétérinaire reconnu coupable d'avoir aidé un ami atteint de la maladie de Charcot à se suicider
Un vétérinaire, relaxé en mai 2022 pour "faux et usage de faux" pour avoir rédigé de fausses ordonnances ayant permis le suicide d'un ami atteint de la maladie de Charcot, a été déclaré coupable en appel, jeudi 30 novembre à Angers, mais dispensé de peine. A l'audience devant le tribunal correctionnel, le vétérinaire d'une soixante d'années avait expliqué avoir "d'abord refusé" de répondre à la demande de son ami, finissant par céder face à sa détresse.
L'ami de ce vétérinaire, atteint de cette maladie neurodégénérative incurable, âgé de 59 ans, a été retrouvé mort à son domicile le 21 mai 2019. Celui-ci avait laissé un écrit avant de se donner la mort : "Il faut surtout me laisser partir cette fois". Son autopsie avait révélé la présence d'une molécule mortelle issue de produits euthanasiant vétérinaires. Une information judiciaire pour assassinat et tentative d'assassinat avait été ouverte contre le vétérinaire, des qualifications finalement abandonnées au cours de l'instruction.
"Si l'aide au suicide n'est pas réprimée par le droit pénal, ce sont les moyens fournis qui le sont. Il y a une hypocrisie législative. On n'ose pas condamner l'assistance au suicide mais on l'empêche de manière indirecte. Ce n'est pas à la hauteur d'un débat clair sur la fin de vie et sur son éthique", avait estimé l'avocat de la défense, Antoine Barret, à l'issue de l'audience en appel, qui s'est tenue fin juin.
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