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Vidéo Affaire Vincent Lambert : "Tant qu'il n'est pas parti, on ne pourra pas dire qu'il y a un épilogue"

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Article rédigé par franceinfo
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La Cour de cassation examine lundi cette affaire, un mois après que la cour d'appel de Paris a ordonné la reprise des traitements de Vincent Lambert.

"Il sera toujours avec l'épée de Damoclès au-dessus de la tête", affirme François Lambert, neveu de Vincent Lambert, alors que la Cour de cassation se penche lundi 24 juin une nouvelle fois sur cette affaire. Elle doit notamment dire si la cour d'appel, qui a ordonné le 20 mai dernier la reprise des traitements de Vincent Lambert, ce patient tétraplégique en état végétatif depuis dix ans, était compétente.

franceinfo : Arrive-t-on à la fin de cette affaire ?

François Lambert : Tant que Vincent n'est pas parti, on ne pourra pas dire qu'il y a un épilogue. Il sera toujours avec l'épée de Damoclès au-dessus de la tête, de ses parents qui saisiront tous les juges de France qu'ils peuvent en espérant tomber sur un juge qui sera d'accord avec eux sur le fond, leurs opinions propres et pas sur le droit.

Le procureur général François Molins va demander une cassation à effet immédiat, c'est-à-dire que l'arrêt des traitements intervienne rapidement, est-ce que cela va dans le bon sens pour vous ?

Cela va dans le bon sens. C'est un arrêt de l'assemblée plénière, cela veut dire qu'il y a énormément de juges, une quinzaine et vous ne tomberez pas sur huit juges fanatiques comme les parents de Vincent. Il y en a eu deux à la cour d'appel de Paris, là il n'y en aura pas huit. Il faut savoir que les juges de la cour d'appel de Paris devaient s'appuyer sur un fondement constitutionnel pour leur décision. Depuis la loi Veil de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse, les pro-vie demandent systématiquement à ce qu'il y ait un droit à la vie dans la Constitution. Le Conseil constitutionnel a toujours dit qu'il n'y avait pas de droit à la vie dans la Constitution, mais là, la cour d'appel de Paris dit qu'il y a un droit à la vie. Les magistrats ont donné aux pro-vie quelque chose qu'ils demandent depuis 40 ans. Si vous faîtes du droit, vous le cassez parce que c'est totalement délirant.

Les avocats des parents de Vincent Lambert ont exulté lors de l'arrêt de la cour d'appel. Qu'en avez-vous pensé ?

Je suis assez content qu'il y ait eu des caméras à ce moment-là parce que c'est ce que l'on vit depuis six ans. Face caméra, ils assument un peu moins. C'est assez choquant. Ils savaient très bien que juridiquement, l'arrêt de la cour d'appel de Paris ne tenait pas la route et que c'était un arrêt militant. C'est ça qu'ils veulent depuis le début, eux contre l'État. Les juges sont allés contre le droit et c'est pour ça qu'ils ont sauté de joie.

Pensez-vous que les parents de Vincent Lambert prennent du plaisir à aller de tribunaux en tribunaux ?

Oui, clairement. La réaction de la mère de Vincent n'était pas très différente de celle de ses avocats. Elle exultait. C'est quand même la réaction de gens qui ne se posent jamais de questions.

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