Mort de Vincent Lambert : le procureur de Reims annonce avoir ouvert une enquête en recherche des causes de la mort, "la plus neutre possible"
"C'est un soulagement qu'il soit parti, c'est ce qu'on attendait depuis des années", a réagi le neveu de Vincent Lambert, jeudi.
Ce qu'il faut savoir
C'est la fin de longues années de procédures médicales et judiciaires. Vincent Lambert est mort, jeudi 11 juillet, après avoir passé onze ans dans un état végétatif à la suite d'un accident de la route. Les avocats des parents de Vincent Lambert dénoncent un "crime d'Etat". Le procureur de Reims a annoncé, jeudi, avoir ouvert une enquête en recherche des causes de la mort, "la plus neutre possible", a-t-il fait valoir. "C'est un soulagement qu'il soit parti, c'est ce qu'on attendait depuis des années", réagit son neveu, François Lambert. Francis Fossier, l'avocat de Rachel Lambert, annonce pour sa part que le procureur de la République a demandé une autopsie.
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Ouverture d'une enquête en recherche des causes de la mort. Le procureur de la République l'a annoncé, jeudi après-midi. "Ce n'est pas une enquête pour meurtre", a insisté Matthieu Bourrette. "Ne pas ouvrir d'enquête aurait pu être interprété comme un soutien apporté au personnel soignant, a-t-il argumenté. Ouvrir une enquête du chef de meurtre aurait également pu être interprété comme la condamnation a priori du processus déclenché dans le cadre de la loi Leonetti." Selon le procureur de Reims, "l'enquête en recherche des causes de la mort est à la fois la plus neutre qui existe dans notre arsenal procédural pénal et celle qui permet de procéder aux investigations utiles et de parvenir à la manifestation de la vérité judiciaire".
Autopsie vendredi à Paris. Le corps de Vincent Lambert sera autopsié vendredi à Paris pour vérifier notamment que l'arrêt des traitements a été conforme à la loi, a précisé le procureur de la République de Reims. Cette autopsie sera menée par deux médecins légistes experts dès vendredi matin pour que le corps "puisse être restitué le plus rapidement possible" à l'épouse et tutrice de Vincent Lambert, Rachel, a déclaré Matthieu Bourrette.
L'arrêt des traitements engagé il y a une semaine. Mardi 2 juillet, le docteur Vincent Sanchez, chef du service de soins palliatifs du CHU de Reims, avait débuté la procédure, effective depuis le mercredi 3 au soir. Outre l'arrêt de l'hydratation et de l'alimentation par sonde, le protocole médical prévoyait notamment une "sédation profonde et continue".
L'épilogue d'années de conflit. La mort de Vincent Lambert met un terme à un long feuilleton judiciaire et médiatique qui a vu sa famille se déchirer : d'un côté, ses parents, Viviane et Pierre, fervents catholiques fermement opposés à un arrêt des traitements, soutenus par leurs avocats et plusieurs associations, dont le comité "Je soutiens Vincent". De l'autre, son épouse Rachel, son neveu François et six frères et sœurs qui dénonçaient un "acharnement thérapeutique". Selon eux, Vincent leur avait confié oralement préférer mourir que vivre "comme un légume", bien qu'il n'ait jamais rédigé de directive anticipée.
Le neveu de Vincent Lambert "soulagé". "Vincent est décédé à 8h24 ce matin" au CHU de Reims, a expliqué François Lambert, en exprimant "son soulagement après des années de souffrance pour tout le monde". "Nous étions préparés à le laisser partir", a-t-il ajouté.
"Chaque vie a de la valeur", réagit le pape. "Que Dieu le Père accueille dans ses bras Vincent Lambert. Ne construisons pas une civilisation qui élimine les personnes dont nous considérons que la vie n'est plus digne d'être vécue : chaque vie a de la valeur, toujours", a écrit François sur Twitter, jeudi, en début d'après-midi.