Féminicide à Mérignac : des disfonctionnements au sein de la police ?
En mai dernier, Chahinez Daoud a été brûlée vive par son mari en pleine rue, à Mérignac (Gironde). Elle avait porté plainte contre lui deux mois auparavant. Le Canard Enchaîné révèle que le policier qui a recueilli sa plainte venait d'être condamné pour violences intra-familiales, sa hiérarchie était au courant.
Comment un policier, lui-même condamné pour violences conjugales, a-t-il pu être chargé d'enregistrer la plainte de Chahinez Daoud, battue par son mari ? En pleine polémique, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin affiche jeudi 22 juillet sa fermeté. "Si nous constatons qu'il y a eu un défaut d'organisation du service et si, pire encore, quelques fonctionnaires de police ont menti ou n'ont pas tout dit à l'inspection générale que nous avons commandée, j'en tirerai toutes les conséquences", assure-t-il.
Huit mois de prison avec sursis
L'affaire a été révélée par Le Canard Enchaîné. Le 10 février 2021, le policier a été condamné pour violences habituelles sur son ex-conjointe. Il a écopé de huit mois de prison avec sursis probatoire mais pas d'inscription au casier judiciaire. Un mois plus tard, le 15 mars, lorsque Chahinez Daoud se présente au commissariat de Mérignac, le policier est chargé de prendre sa plainte. L'avocate de la famille de Chahinez Daoud dénonce une énième défaillance. "Dans ce dossier qui est absolument tragique, je me dis quand est-ce que les disfonctionnements vont s'arrêter ? Tout maillon de la chaîne a connu un disfonctionnement", explique maître Solène Raquain-Bardet.
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