Féminicide dans l'Aude : 27 ans de prison pour le compagnon de Natacha
Cette mère de famille de 38 ans a subi une "interminable agonie" après des années d'emprise et d'"enfer domestique", selon l'avocate générale.
La cour d'assises de l'Aude a condamné Maurice Patrac, vendredi 4 septembre, à 27 ans de réclusion criminelle pour le meurtre en juillet 2017 de sa compagne Natacha. L'avocate générale, Florence Galtier, avait requis la perpétuité contre ce père de famille de 38 ans, "véritable danger pour la société".
Son neveu Steven Patrac, jugé pour "abstention volontaire d'empêcher un crime", a lui écopé de quatre ans d'emprisonnement dont deux avec sursis probatoire mais sans mandat de dépôt. Des peines jugées "satisfaisantes" par l'un des avocats des parties civiles, Me Franck Alberti, pour qui "le plus important était de reconnaître la culpabilité des deux accusés".
Natacha, en couple avec Maurice Patrac depuis 18 ans et mère de six enfants, dont quatre avec lui – tous placés au moment des faits –, vivait "un enfer domestique depuis des années, une situation d'emprise et de dépendance", selon l'accusation. Sur fond d'alcoolisation chronique et de misère sociale, l'accusé a été décrit pendant le procès comme en proie à une "jalousie paranoïaque". Il avait déjà été condamné pour violence conjugale et violence sur une mineure de moins de 15 ans, fille de sa compagne.
"La volonté de tuer" et "de faire souffrir"
La veille du meurtre, le 20 juillet 2017, Natacha était sortie acheter des médicaments. Ne la voyant pas rentrer, Maurice Patrac se met alors en fureur contre celle qu'il considère comme "son objet", selon l'avocate générale, se lançant à sa recherche, conduit par Steven avec la compagne mineure de ce dernier.
Maurice Patrac la retrouve près de Carcassonne peu avant minuit, l'embarque dans la voiture et la conduit dans un champ pour la frapper. De retour au domicile à Alzonne (Aude), il continue à la battre, à mort. Maurice Patrac sera arrêté dans la matinée chez lui par les gendarmes, alertés par sa sœur.
"Après une interminable agonie", cette mère de famille de 38 ans "s'est éteinte dans une mare de sang", tuée à coups de pierres et "avec une matraque cloutée digne du Moyen-âge", a lancé l'avocate générale, soulignant chez Maurice Patrac "non seulement la volonté de tuer, mais celle de faire souffrir".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.