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Procès de l'assassinat de Julie Douib : à la barre, la voisine de la victime accable l'ex-conjoint

Bruno Garcia-Cruciani, 44 ans, encourt la prison à perpétuité pour le meurtre de son ancienne compagne en 2019.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le portrait de Julie Douib est accroché aux grilles de la cour d'assises de la Haute-Corse, à Bastia, au premier jour du procès de son ex-compagnon. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

"Elle m'a dit : 'Il m'a tuée'." Une voisine de Julie Douib, victime d'un féminicide conjugal en mars 2019 à L'Ile-Rousse (Haute-Corse), qui avait suscité une vague d'indignation en France, a accablé l'ex-compagnon de la jeune femme jugé depuis jeudi 10 juin devant les assises de Bastia pour assassinat. C'est l'un des 146 féminicides par compagnon ou ex recensés en 2019. 

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"Julie, elle était allongée sur le balcon, la tête dans un pot de fleurs vide. Elle gémissait. A un moment donné, elle m'a regardé et elle m'a dit : 'Il m'a tuée', c'étaient ses derniers mots", a raconté, émue, la voisine qui vivait à l'étage en dessous de celui de Julie Douib. Alertée par les coups de feu, elle rencontre dans l'escalier l'ex-conjoint de la victime : "Il s'est arrêté, il m'a fixée. On ne s'est pas dit un mot." En entendant son témoignage, le père de la victime a quitté la salle d'audience, au premier jour du procès.

Une autre habitante a décrit la scène du crime à laquelle elle a assisté depuis le parking de la résidence, alertée par un premier coup de feu : "J'ai vu une personne se jeter sur la dame et la jeter par terre. Ils étaient sur la terrasse. Elle est allongée, lui est sur elle, il la maintient au sol en la tenant au niveau du cou. Elle disait 'à l'aide, à l'aide', elle a levé la main. Le deuxième coup de feu est parti à ce moment-là."

L'accusé évoque un "trou noir"

En garde à vue, Bruno Garcia-Cruciani a reconnu être venu au domicile de son ex-compagne, armé, "pour lui faire peur", a rapporté à la barre un enquêteur. Un premier coup de feu a été tiré "accidentellement" avant un second, "tiré volontairement" mais dont il ne se "souvient pas bien" du fait d'un "trou noir", tout comme un troisième tir, poursuit le gendarme. Rentré chez lui, l'accusé dit alors au mari de sa sœur : "J'ai fait une connerie, emmène-moi à la gendarmerie." 

Ce même beau-frère était déjà présent la veille des faits, quand Bruno Garcia-Cruciani s'entraînait dans son jardin à tirer avec son pistolet équipé d'un silencieux devant ses enfants, âgés de 10 et 12 ans aujourd'hui, selon le témoignage de ces derniers rapporté par les enquêteurs.

Pour la directrice d'enquête, le mobile de l'assassinat de Julie Douib "est lié à une rupture mal digérée et à une liaison secrète [de la victime] avec un prof de sport"Julie Douib, comme son père, mais aussi l'accusé, avaient déposé plusieurs plaintes croisées et des mains courantes "dans cette séparation conflictuelle"L'accusé, qui n'a pas encore été entendu, doit l'être vendredi. L'homme de 44 ans encourt la réclusion à perpétuité.

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