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France Télécom est "peut-être allée trop loin" (Stéphane Richard)

Le nouveau numéro 2 de France Telecom, Stéphane Richard, a reconnu lors d'un déplacement que l'entreprise était “{peut-être allée trop loin}” dans les mécanismes de contrôle des salariés. Il estime nécessaire de leur redonner plus d'autonomie.
Article rédigé par franceinfo
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Au lendemain d'une nouvelle tentative de suicide d'un salarié de France Télécom, la direction commence sérieusement à s'interroger sur les méthodes de management utilisées par l'entreprise. Au cours d'une visite dans une unité d'intervention technique à Lens (Pas-de-Calais), le nouveau numéro deux, Stéphane Richard, a reconnu qu'il y avait peut-être eu trop de pression : “On est peut être allé trop loin dans la mise en place de toute une série d'outils de contrôle”, a-t-il concédé, parlant de méthodes de contrôle des salariés.

SENTIMENT D'ETOUFFEMENT

Stéphane Richard remplace le très controversé Pierre-Louis Wenes accusé par les syndicats de pratiquer des méthodes brutales. Son successeur affirme toutefois qu'il n'y a jamais eu de volonté de rudoyer les salariés. Ces outils, qui selon lui “ne sont pas destinés à contrôler la personne, mais plutôt la qualité de services que nous offrons à nos clients (...) peuvent procurer chez certains salariés un sentiment d'étouffement”. C'est “ça qu'il faut certainement revoir”, précise le directeur des opérations France du groupe de télécommunications.

Décidément très bavard, Stéphane Richard a livré ses impressions : “Ce qui me frappe, c'est tous ces messages de salariés qui me disent: on a
perdu notre autonomie, on a des outils automatisés qui nous disent tout ce qu'il faut faire, et on a l'impression d'être des pions. (...) A nous maintenant de les convaincre qu'on a mis en place ces outils pour les aider et améliorer nos services, mais que ceci ne doit pas se faire en créant de la souffrance”.

TROP CENTRALISE

Enfonçant le clou dans le cercueil de son prédécesseur, Stéphane Richard, pressenti pour prendre un jour la tête du groupe à la place de Didier Lombard, a également reconnu que le groupe était “sans doute trop centralisé”.

Une dizaine de salariés ont manifesté lors de cette visite, réclamant des mesures pour améliorer les conditions de travail.

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