Générosité : plus d'un Français sur trois a moins donné aux associations en 2022 que l'an dernier, selon l'Observatoire des générosités
La recherche médicale, la protection de l'enfance et celle des animaux sont les causes les plus soutenues. Mais les dons en faveur de l'environnement ont augmenté de 7% en un an.
Plus d'un Français sur trois a moins donné aux associations en 2022 que l'an dernier. C'est ce que révèle l'Observatoire des générosités, un sondage Odoxa réalisé pour Leetchi et dévoilé en exclusivité par France Bleu, ce jeudi 13 octobre. Cette année, les Français ont donné en moyenne 200 euros à des associations, fondations ou des personnes en difficulté, soit 7 euros de moins qu'en 2021.
Un recul qu’ils justifient par le fait "qu’ils peuvent moins se le permettre" qu'auparavant. D'après cette enquête, le conflit ukrainien, consécutif à la crise sanitaire, est source "d'anxiété économique" pour les Français. Près d’un quart d'entre eux craignent ainsi de devoir faire eux-mêmes appel à la solidarité pour s’en sortir, et 8 sur 10 disent limiter leurs dons en raison de l'inflation.
Toutefois, la générosité reste un réflexe ancré
L'institut de sondage souligne que les Français restent généreux et note qu'ils se sont mobilisés face à la guerre en Ukraine d'une part, et que les dons aux causes écologiques ont progressé d'autre part. Si près d'une personne sur quatre (24%) a donné ou se dit prête à donner pour l'Ukraine, 83% des sondés déclarent que cette guerre et le contexte actuel d'inflation les incitent à faire preuve de prudence et à limiter leurs dons. Cette attitude précautionneuse est encore plus prégnante chez les Français les plus susceptibles de voir leur situation se dégrader en période de crise économique : jeunes, demandeurs d’emploi (88%), indépendants (87%), ouvriers (84%) et 50-64 ans (88%).
Selon ce sondage, près d’un quart des personnes interrogées (23%) estiment qu’elles pourraient être amenées à demander de l'aide si le contexte économique devait encore se dégrader. 32% des Français déclarent avoir "déjà fait appel à la solidarité car ils avaient du mal à s’en sortir seuls." 25% indiquent avoir sollicité leur entourage direct (famille, amis), 7% se sont tournés vers un cercle plus large : demandes dans la rue, via une association ou une cagnotte.
6 sur 10 ont fait un don de moins de 100 euros
L'Observatoire des générosités note par ailleurs que, parmi les sondés qui ont donné au cours des 12 derniers mois, 6 sur 10 ont donné moins de 100 euros. Si, en moyenne, 35% des Français disent avoir moins donné en 2022, cette proportion grimpe à 46% chez les demandeurs d’emploi, 42% chez les membres des foyers les plus modestes, 39% chez les 50-64 ans et 39% chez les employés et ouvriers. Principale raison invoquée : la baisse du pouvoir d'achat. 81% des sondés déclarent pouvoir "moins se permettre [de donner] qu’avant", un chiffre en hausse depuis 2020.
Le sondage souligne enfin que la protection de l’environnement est la cause qui progresse le plus (+7 points par rapport à 2021), avec l’aide d’urgence aux populations victimes de catastrophes naturelles ou d’attentats (+5 points par rapport à 2021). Comme l'an passé cependant, la recherche médicale (39%), la protection de l’enfance (33%) et celle des animaux (30%) restent en tête des causes que les Français préfèrent soutenir, devant notamment l’aide aux personnes malades ou handicapées (25%), la protection de l’environnement (23%) et la lutte contre la pauvreté en France (23%).
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