Grippe A : 47 nouveaux cas... et beaucoup de paranoïa?

"A ce jour, il y a 47 cas de grippe A/H1N1 avérés" au sein du groupe scolaire La Salle Saint-Nicolas d'Issy-les-Moulineaux. Cet établissement privé catholique accueille l'été des adolescents étrangers en séjour linguistique en France. "Il s'agit essentiellement de jeunes Espagnols, âgés de 15 à 17-18 ans. Aucun ne présente d'état inquiétant" et tous ont été regroupés et isolés.

La France dénombre ainsi à ce jour plus de 800 cas confirmés ou probables de grippe A, selon le ministère de la Santé qui envisage de déclarer l'état de pandémie après l'été. Dans l'hexagone, six personnes ont présenté une forme grave de H1N1 mais aucun décès n'a été constaté.

Sur la planète, le virus de la grippe porcine a fait quelque 700 morts en quatre mois. Beaucoup moins que de décès dûs au sida (2 millions de morts annuels) ou le paludisme (1,3 million)...

L'indécent "feuilleton de l'été"

Et plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer cet empressement à "crier au loup" et les sommes colossales engagées pour la lutte contre la grippe A, au détriment d'autres priorités, comme le VIH.

Le professeur Michel Kazatchkine, directeur du Fonds mondial contre le sida, déplore ainsi que "lorsque les pays développés le veulent, ils peuvent dégager aussitôt des milliards d'euros et de dollars", alors que dans le même temps, ces mêmes pays ont remis en cause leur engagement financier dans la lutte contre le sida lors du dernier G8.

De même, Marc Gentilini, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales et ancien président de la Croix-Rouge française, trouve que ce "feuilleton de l'été 2009" est "indécent" vis à vis des drames sanitaires dans d'autres régions du monde.

Les généralistes prennent le relais

A partir de demain les médecins généralistes français montent en première ligne pour prendre en charge les patients atteints de la grippe A. Jusqu'à présent quand on pensait être atteint par le virus, on devait appeler le 15. Désormais il faudra s'adresser à un médecin généraliste. C'est lui qui décidera, selon l'état du malade, s'il peut le soigner ou si son cas nécessite une hospitalisation.

• Ecouter ci-dessous l'interview du président de MG France

   
  Anne Jocteur Monrozier