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Vidéo 11-Novembre : "Jamais je n’ai vu tant de monde", l'armistice raconté par une Parisienne

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"Jamais je n'ai vu tant de monde. Tout était permis" l'armistice raconté par Elise Bidet
"Jamais je n'ai vu tant de monde. Tout était permis" l'armistice raconté par Elise Bidet "Jamais je n'ai vu tant de monde. Tout était permis" l'armistice raconté par Elise Bidet
Article rédigé par Simon Gourmellet - Awa Sané, Baptiste Boyer
France Télévisions

Dans une lettre adressée à son frère, soldat sur le front, Elise Bidet raconte comment l'annonce de l'armistice a été fêté dans les rues parisiennes.

"Toute liberté était laissée au peuple en délire." Présente dans les rues de la capitale le 11 novembre 1918, Elise Bidet décrit un Paris en fête dans une lettre adressée deux jours après, le 13 novembre, à son frère, Edmond Massé, toujours mobilisé. Elle y raconte la liesse des habitants, des poilus en permission et des soldats américains de passage. Fille d'une famille de vignerons établie à Jussy, dans l'Yonne, Elise Bidet avait pris l'habitude d'écrire à son frère tout au long du conflit.

Ce texte, repéré et publié dans Paroles de poilus a été mis en scène par franceinfo pour illustrer la joie qui s'est emparée d'une partie de la France ce fameux jour de l'armistice.

Enfin c’est fini. On ne se bat plus ! On ne peut pas le croire, et pourtant c’est vrai.

Elise Bidet

C'est au son du "canon et des cloches" que Paris apprend la nouvelle à 11 heures, écrit la jeune femme et "aussitôt tout le monde a eu congé partout ; aussitôt les rues étaient noires de monde".

Toutes les fenêtres pavoisées, jamais je n’ai tant vu de drapeaux et de toutes les couleurs alliées, le coup d’œil est magnifique.

Elise Bidet

Dans les rues, des cortèges de camions se forment. Des soldats américains parcourent la ville et font monter les passants "Quelles ovations sur leur passage. Et les quelques poilus en perm’, quelle fête on leur faisait aussi !", écrit-elle. "Jamais je n’ai vu tant de monde. Tout était permis, aucun sergent dans la ville, aucun service d’ordre. Toute liberté était laissée au peuple en délire." Sur la place de la Concorde, des chars, des avions, des dirigeables et des centaines de casques allemands sont exposés. Des prisonniers allemands sont également promenés en voiture dans les rues pour "leur faire voir la joie des Parisiens"

Elise Bidet rapporte que la fête a duré jusqu'au lendemain. Mais elle n'en oublie pas pour autant les "autres [qui] pleurent les leurs qui ne voient pas ce beau jour".

Mais que leur chagrin aurait été encore plus grand si la mort des leurs n’eût servi à rien !

Elise Bidet

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