Affaire Abbé Pierre : "Nous sommes dans un État de droit, que fait la justice ?", s'interroge Arnaud Gallais

Sept semaines après de premières révélations, l'Abbé Pierre est visé par 17 nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 50 et les années 2000.
Article rédigé par franceinfo
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Un graffiti représentant le visage de l'Abbe Pierre. Le fondateur d'Emmaus accusé de violences sexuelles (TERESA SUAREZ / MAXPPP)

"Je trouve ça scandaleux que la justice soit silencieuse", a dénoncé vendredi 6 septembre sur franceinfo Arnaud Gallais, activiste des droits de l’enfant, également cofondateur de Mouv'Enfants, alors que l'Abbé Pierre est visé par 17 nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 1950 et les années 2000, selon un rapport du cabinet spécialisé Egaé.

"Ma première réaction, c'est une pensée pour les victimes et leurs proches", a dit l'ancien membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). "Nous ne sommes pas surpris car on voit bien que les premiers faits montraient qu'il y avait une sérialité. Il va y en avoir d'autres, il faut s'y attendre", assure-t-il.

Changer de nom

Réaffirmant son "soutien total" aux victimes, la Fondation Abbé Pierre a fait part vendredi 6 septembre de sa décision de changer de nom et Emmaüs a annoncé la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l'Abbé Pierre à Esteville (Seine-Maritime), village où il est enterré.

"On nous parle de leur changement de nom, moi je m'en moque de leur changement de nom", poursuit Arnaud Gallais, "nous sommes dans un état de droit, que fait la justice ?", s'interroge celui qui lutte contre les abus sexuels et la violence envers les enfants. "Sommes-nous dans une République bananière ou sommes-nous dans un Etat de droit ?", persiste le militant, qui exige "une autosaisine du parquet comme ça se fait dans d'autres affaires", au nom de la "dignité pour les victimes".

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