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Agressions sexuelles dans des véhicules Uber aux États-Unis : "Il faut vraiment sécuriser ce réseau"

Anna Tomazoff, animatrice du mouvement féministe "Les Glorieuses", est revenue sur le nombre dévoilé par Uber des agressions sexuelles dans ses véhicules aux États-Unis : près de 6 000 en deux ans.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'application Uber (illustration). (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

"Il faut vraiment sécuriser ce réseau, parce que pendant des années cela a été considéré comme la façon de rentrer en sécurité pour toutes les femmes de France, et ça n'a absolument pas été le cas", a réagi vendredi 6 décembre sur franceinfo Anna Tomazoff, animatrice de la newsletter engagée Les Glorieuses. Uber a admis près de 6 000 agressions sexuelles dans ses véhicules en deux ans aux États-Unis.

franceinfo : Qu'attendez-vous de la part d'Uber ?

Anna Tomazoff : Une réelle prise de position. Des excuses, quelque chose de réel et de plus tangible que dire 'nous sommes engagés face au harcèlement'. Ils ont prouvé par le passé qu'ils étaient très innovants pour tout ce qui est digital, donc pourquoi ne pas imaginer un système permettant de vraiment identifier qui est au volant des voitures, puisqu'il y a beaucoup de sous-locations de comptes, ce qui rend les agresseurs intraçables. Également, peut-être mettre en place une cellule de crise pour recueillir les témoignages.

Vous avez recueilli des témoignages de victimes françaises, que vous ont-elles raconté ?

Ces témoignages parlent de comportements déplacés avec des chauffeurs qui tiennent des propos extrêmement déplacés à des filles très jeunes, du harcèlement avec un refus de laisser les victimes descendre si elles ne donnent pas leur numéro ou si elles ne les embrassent pas et cela va jusqu'aux agressions sexuelles donc embrasser de force la victime, lui toucher la cuisse... et parfois le viol. Les victimes ont pour la plupart contacté Uber via l'interface qui permet de signaler des comportements inappropriés ou dangereux et elles n'ont pas eu de retour de la part de l'entreprise. Des chauffeurs ont été entendus par la justice. Une victime a eu un procès, le chauffeur a été condamné à huit ans. Mais Uber n'a pas eu le moindre geste à l'égard de la victime.

Cela pose la question des femmes dans l'espace public ?

Absolument, on nous apprend depuis toujours que le fait de se déplacer dans l'espace public dans la rue est un danger pour nous. C'est pour cette raison que les femmes déploient des stratégies, c'est-à-dire qu'elles prennent des voitures, dont le leitmotiv en termes de communication a été la sécurité et la traçabilité et ça n'a absolument pas été le cas. Je reçois des témoignages de filles par dizaines, qui m'expliquent comment elles se mettent en sécurité dans les Uber, par exemple en téléphonant à un proche, en vérifiant que la course suit le bon itinéraire, que la sécurité enfant n'est pas bloquée et ça va jusqu'à s'arracher un cheveu pour le déposer dans la voiture au cas où le pire se produise. C'est dramatique que les femmes doivent recourir à ce genre de stratagèmes, même pour rentrer en sécurité chez elle dans une voiture.

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