Balance ton sport : "Malheureusement, il n'y a quasiment aucune fédération qui a été épargnée par les témoignages qui nous arrivent", explique la députée Sabrina Sebaihi, à l'origine de la plateforme
"Malheureusement, il n'y a quasiment aucune fédération qui a été épargnée par les témoignages qui nous arrivent" en matière de violences, a déclaré ce mercredi sur franceinfo Sabrina Sebaihi, députée Nupes des Hauts-de-Seine et rapporteure de la commission d'enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif français, créée début juillet. Elle lance avec la députée Horizons de Vendée Béatrice Bellamy la plateforme "Balance ton sport" pour recueillir les témoignages de victimes de violences dans le sport.
franceinfo : Pourquoi lancez-vous cette plateforme ?
Sabrina Sebaihi, députée Nupes des Hauts-de-Seine :
Au moment où nous avons mis en place la commission d'enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif, je ne m'attendais pas à avoir autant de témoignages qui arrivent par différents canaux. Cette commission d'enquête va nous permettre d'auditionner des personnes qui sont dans ce mouvement sportif, mais il faudra rendre le rapport pour mi-décembre et nous n'aurons pas le temps, malheureusement, de pouvoir auditionner toutes les personnes qui nous sollicitent. L'objectif de cette commission était de lever l'omerta, de la briser dans les fédérations, de libérer la parole et de faire en sorte de donner toute leur place aux victimes. Depuis qu'on a lancé cette commission d'enquête, je reçois des messages par Instagram, Facebook, Twitter, par mail, par d'autres collègues, de personnes, de victimes, de clubs, qui demandent à être reçus pour témoigner de violences sexuelles, de racisme, de discrimination, de corruption financière. Donc, l'objectif de cette plateforme c'est de dire que tous les témoignages comptent et que même s'ils ne sont pas entendus à l'Assemblée nationale, les parlementaires pourront prendre connaissance de ces témoignages et donc faire des propositions concrètes à la fin de cette commission d'enquête.
Que concernent les témoignages que vous recevez ?
Cela peut être des agressions sexuelles, c'est le cas sur la Fédération de volley. On a eu un signalement sur la Fédération d'échecs. On a eu un signalement de discrimination sur la Fédération automobile. Sur les Fédérations de muay-thaï, c'était plutôt sur la question financière. Ce sont différents types de témoignages et je pense qu'aujourd'hui, malheureusement, il n'y a quasiment aucune fédération qui a été épargnée par les témoignages qui nous arrivent. Même des sportifs qui vivent aujourd'hui à l'étranger nous ont contactés pour nous dire qu'ils voulaient témoigner. Le temps qui nous est imparti ne nous permettra pas d'entendre tout le monde, mais je pense qu'il est important de pouvoir leur offrir un espace pour qu'ils puissent quand même déposer leur témoignage.
Que souhaitez-vous avec cette plateforme ?
C'est transpartisan et Béatrice Bellamy aussi reçoit des témoignages de son côté. On va avoir besoin d'avoir un panorama très large de ce qui se passe au sein de ce mouvement sportif et de ces fédérations pour pouvoir avoir des propositions du point de vue législatif. Cela peut aussi être du réglementaire. Les témoignages qu'on a pu entendre à l'Assemblée nationale, c'est de l'ordre de l'horreur, on est au-delà de ce qu'on pouvait imaginer en termes de violences que ce soit sexuelles, physiques, psychologique, racistes. À un moment, il faut dire stop à tout cela, sanctionner les personnes qui sont auteures et être exemplaires au niveau de fédérations et entendre ces victimes qui depuis des années alertent.
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