"C’est un constat d’échec" : le site Paye ta shnek s'arrête après avoir publié pendant sept ans les témoignages de femmes victimes de sexisme
Sa créatrice, Anaïs Bourdet, l'a annoncé sur Facebook.
"Je n’en peux plus. Je n’y arrive plus." La plateforme Paye ta shneck va s'arrêter, a annoncé sa créatrice Anaïs Bourdet sur Facebook, dimanche 23 juin. Créé il y a sept ans pour dénoncer le harcèlement de rue, ce site internet a publié des milliers de témoignages de femmes victimes de sexisme.
"Je n’arrive plus à lire vos témoignages et à les digérer en plus des violences que je vis dès que je mets le pied dehors, explique-t-elle sur Facebook. J’ai passé ces sept dernières années, avec vous, à tout donner pour faire reculer ces violences, aux côtés des assos et collectifs qui se bastonnent aussi sur le sujet, et je n’ai pas réussi à observer le moindre recul. Oui, c’est un constat d’échec."
Ça n’a, aujourd’hui, plus autant de sens : après 'balance ton porc', 'metoo', et toutes les prises de parole, il faut passer à l’étape suivante. Témoigner ne suffit plus.
Anaïs Bourdet,
créatrice de Paye ta shneksur Facebook
Le site, lancé en 2012 et hébergé sur la plateforme Tumblr, va rester en ligne mais le formulaire permettant aux femmes de publier leurs témoignages ne sera plus accessible, tout comme les commentaires. Le succès de Paye ta shnek a inspiré de nombreuses plateformes similaires, comme le blog Paye ta robe qui dénonce le sexisme dans le milieu de la justice, Paye ton taf, sur le harcèlement sexuel au travail, ou la page Facebook Paye ton journal, sur les pratiques sexistes dans les rédactions.
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