Gynécologue parisien : le directeur de l'AP-HP prend "très au sérieux les signalements" mais ne veut pas "anticiper sur les conclusions de l'enquête"
Martin Hirsch assure, dans un mail envoyé à ses équipes, que le retrait des responsabilités de chef du service du professeur Emile Daraï est une "mesure conservatoire".
Le directeur général de l'AP-HP Martin Hirsch assure "prendre très au sérieux les signalements et la parole des patientes" qui dénoncent des viols médicaux et des maltraitances lors d'examens par le professeur Emile Daraï, spécialiste de l'endométriose à l'hôpital Tenon à Paris, mais ne veut pas "anticiper sur les conclusions de l'enquête", dans un long mail qu'il a adressé à ses équipes vendredi 8 octobre, et que franceinfo a pu consulter.
Martin Hirsch revient sur le retrait des responsabilités de chef du service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital Tenon et de la fonction de responsable pédagogique à la Sorbonne au médecin mis en cause, annoncé vendredi par l'AP-HP, et assure que c'est une "mesure conservatoire".
Sept signalements en sept ans
Dans ce courrier, le directeur général de l'AP-HP évoque également un échange avec le professeur et affirme que celui-ci lui a écrit : "Nous n'avons probablement pas assez pris en compte le ressenti des patientes et peut-être pas mis en œuvre les conditions de prises en charge correspondant à leurs attentes". Le directeur général de l'AP-HP précise à ce sujet que la "formalisation de l'information des patientes, préalablement à un examen clinique" a été renforcée.
Selon Martin Hirsch, l'AP-HP a reçu sept réclamations au cours des sept dernières années concernant le professeur Daraï, puis de nouveaux signalements depuis deux semaines et la médiatisation de l'affaire.
L'AP-HP et la Sorbonne ont décidé de lancer une enquête interne le 20 septembre, après la révélation par franceinfo d'accusations de viols et de maltraitances visant le professeur Emile Daraï. "La mission d'enquête a débuté par les auditions des personnels, des étudiants, des patientes et du professeur dès le 1er octobre et doit rendre son rapport "avant la fin octobre 2021", avait indiqué l'AP-HP dans un communiqué jeudi.
Par ailleurs, Emile Daraï est visé par deux plaintes, une première pour "viol sur mineur" et une deuxième pour "viol en réunion". Elles dénoncent des insertions violentes de speculum et des touchers vaginaux et rectaux douloureux. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans" après la première plainte.
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