Une enquête pour viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans ouverte à l'encontre d'un gynécologue parisien
Le professeur Daraï, chef du centre endométriose de l'hôpital Tenon à Paris, est visé par une enquête judiciaire après plusieurs signalements d'anciennes patientes et des témoignages d'anciens étudiants et étudiantes.
Une enquête judiciaire a été ouverte mardi 28 septembre pour viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans à l'encontre du professeur Emile Daraï, chef du centre endométriose de l'hôpital Tenon à Paris, a appris mercredi franceinfo auprès du parquet de Paris.
Une plainte a été déposée le vendredi 24 septembre 2021 par une ancienne patiente. La jeune femme a hésité mais s'est décidée après avoir lu les dizaines de témoignages d’autres victimes. Elle n'avait que 17 ans, en 2018, lorsqu'elle était allée voir le medecin pour soigner son endométriose. Elle rapporte qu'il lui avait alors inséré un speculum violemment et sans lubrifiant et avait aussi pratiqué des touchers vaginaux et rectaux très douloureux malgré ses refus.
Selon les informations de franceinfo, d’autres victimes comptent déposer plainte à leur tour dans les prochains jours. Certaines avaient déjà dénoncé les pratiques du professeur Daraï à l’Ordre des médecins et à l’hôpital Tenon.
Huit signalements ont été enregistrés depuis 2014
Le professeur Daraï était d'ailleurs visé par une enquête interne. D'ancienne patientes ont décrit des violences verbales et physiques d'une extrême brutalité. "Il arrive et insère directement un spéculum de manière extrêmement violente, sans lubrifiant, sans rien", a raconté la gorge serrée, Agnès, l'une des plaignantes à franceinfo le 23 septembre. Elle alerté l'Ordre des médecins dans un courrier daté du 15 août 2014.
Le collectif "Stop aux violences obstétricales et gynécologiques" a par ailleurs publié des témoignages d'étudiants et étudiantes en médecine qui ont assisté à des consultations du professeurs Daraï. "J'ai envie de pleurer, parce que je réalise que je viens d'assister à un viol et que je n'ai rien dit", confiait l'une d'elle. Une autre a expliqué avoir assisté à plusieurs examens médicaux pratiqués sans le consentement des patientes."On a plus d'une vingtaine de témoignages accablants", indiquait Sonia Bisch, la fondatrice du collectif.
De son côté, Joëlle Belaisch-Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) assurait sur franceinfo que "si les faits sont avérés, ils sont bien sûr totalement condamnables", et promettait qu'"il n'y aura pas d'omerta".
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