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Harcèlement et violences sexuelles : le handisport veut briser le silence

À quelques mois des Jeux paralympiques de Tokyo, les associations et le comité paralympique et sportif français veulent prévenir et sensibiliser sur le sujet des violences sexuelles.

Article rédigé par franceinfo - Stéphanie Mora
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Image d'illustration. (FRANCK FIFE / AFP)

Alors que les Jeux paralympiques de Tokyo approchent, la parole se libère lentement dans le handisport. Si le sujet des violences sexuelles est encore tabou, les associations et le comité paralympique et sportif français travaillent sur des outils de prévention et de sensibilisation pour briser le silence. Statistiquement, les femmes et les enfants handicapés sont en moyenne deux fois plus victimes d'actes de violences dans la société. "Certains grandissent en entendant presque que leur corps ne leur appartient plus", explique Marie Rabatel, présidente de l'association francophone des femmes autistes.

Il y a un an, elle participe à un colloque contre les violences sexuelles commises dans le sport. À l'époque, les révélations de la patineuse artistique Sarah Abitbol déclenchent une vague de témoignages d'autres sportives. Dans les jours qui suivent, elle reçoit une douzaine d'appels de personnes en situation de handicap qui racontent ce qu'elles ont vécu quand elles étaient enfants, avec un animateur sportif. 

"Elles me décrivent aussi des comportements déplacés dans des salles de musculation ou des gymnases de la part de leurs entraîneurs, accompagnants sportifs, mais aussi de sportifs qui n'étaient pas en situation de handicap."

Marie Rabatel, présidente de l'association francophone des femmes autistes

à franceinfo

La présidente de l'AFFA dénonce "des attitudes en lien avec les violences sexuelles", et encourage à chaque fois ses interlocuteurs à porter plainte. Mais selon elle, la plupart du temps, ils ne souhaitent pas le faire. "Une personne qui a eu un accident de la vie va revivre grâce au sport. Dénoncer ça, c'est compliqué, parce qu'on a l'impression que tout va s'écrouler", explique-t-elle. L'autre problème, souligne-t-elle, c'est que certaines personnes n'ont pas forcément conscience des agressions qu'elles ont pu subir. C'est l'une des raisons pour lesquelles très peu de cas sont remontés jusqu'à la plateforme de signalement du ministère des Sports.

Un "violentomètre" bientôt disponible

Pour tenter de libérer la parole, la sociologue Valentine Dequesne a été missionnée par le comité paralympique et sportif français. Une première action sera mise en place pendant les Jeux paralympiques, avec l'ouverture d'une cellule d'écoute pour les athlètes et leurs cadres. Un premier outil important, alors que "les Jeux et la vie au village peuvent être propices à certains types de débordements".

Il ne faut pas avoir honte et parler. Ça n'est pas destructeur, c'est au contraire libérateur"

Valentine Duquesne, sociologue

franceinfo

Au mois de septembre, un "violentomètre" devrait aussi être mis à disposition dans les fédérations sportives et les clubs. Il y aura dessus un code couleur avec des situations types, une "réglette qui dira là vous êtes dans une situation plutôt saine, ou si au contraire cette situation vous met en danger, ça doit vous alerter", explique la sociologue.

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