Inceste : le silence des victimes traumatisées
Plusieurs femmes ont osé parler et dénoncer les victimes dont elle ou leurs proches ont été victimes. Un acte difficile après des années où elles ne sont pas parvenues à mettre des mots sur ce traumatisme.
Les victimes d’inceste tentent de prendre la parole. Traumatisées, meurtries par cette agression qui brise une vie, elles tentent désormais de prendre la parole sur ce mal qui frappe des familles. Journaliste et cofondatrice de Louie Media, Charlotte Pudlowski est parvenue à convaincre sa mère de témoigner de l’inceste qu’elle a vécu. Une démarche difficile à réaliser après des années à se taire. "Le silence, c’est d’abord celui qui envahit la victime et qui l’empêche de parler, qui l’empêche de raconter mais c’est aussi un silence qui contamine les familles entières", explique la journaliste.
Une perte des émotions
Psychiatre et présidente de l’association mémoire traumatique et victimologie, Muriel Salmona a écrit sur le sujet dans son ouvrage Le livre noir des violences sexuelles aux Éditions Dunod. Elle explique que la victime d’un inceste ne contrôle plus vraiment ses émotions. "On est tellement traumatisés qu’on ne peut même pas avoir accès à ses émotions, ce sont les émotions qu’impose l’agresseur qui prennent possession de soi et qui font que les victimes vont être colonisées par ce discours-là, mettre beaucoup de temps à se décoloniser pour pouvoir vraiment se libérer", décrit-elle.
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