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"Je n'ai pas encore vidé cette poche de pus" : la parole se libère lors des rassemblements #MeToo contre la violence sexuelle

Plusieurs rassemblements "#MeToo dans la vraie vie" sont organisés, dimanche, à l'appel du collectif "Les Effrontées" afin de dénoncer la violence sexuelle. À Poitiers, une victime a témoigné de son "besoin de tout évacuer".     

Article rédigé par franceinfo - France Bleu Poitou
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Des rassemblements "#MeToo dans la vraie vie", pour dénoncer les violences sexuelles, ont été organisés ces derniers jours à Rennes, Poitiers, Nice, et dans 11 autres villes de France.  (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)

Des rassemblements baptisés "#MeToo dans la vraie vie" sont prévus, dimanche 29 octobre, dans une dizaine de villes, dont Paris, Lyon et Marseille. Dans le sillage du mot-clé #balancetonporc sur les réseaux sociaux, le collectif "Les Effrontées" veut apporter son soutien aux victimes de harcèlement et de violences sexuels. À Poitiers (Vienne) le rendez-vous, organisé hier, a permis un échange sur des expériences douloureuses. 

La parole se libère lors des rassemblements #MeToo contre la violence sexuelle : le reportage de Clémence Dubois Texereau - France Bleu Poitou

À Poitiers, Sylvie, 55 ans, n’a pas peur de témoigner. Aujourd'hui, il n'est pas question, dit-elle, d'avoir honte. Elle confie avoir été abusée sexuellement quand elle était plus jeune. Quand le traumatisme longtemps enfoui a ressurgi, elle a tenté d’en parler avec un médecin, mais il ne l’a pas crue.

Le médecin a essayé de m’expliquer que les hommes avaient des pulsions à cause de la testostérone et que c’était certainement dans l‘ordre des choses.

Sylvie, victime de violences sexuelles

Pendant six mois, Sylvie a suivi une thérapie avec un psychologue. Elle a cessé ses rendez-vous pour des raisons financières, avec regret. "Il faudrait que je continue, parce que n’ai pas encore vidé cette poche de pus. Et on ne peut pas construire quelque chose de bancal et de malsain", déclare-t-elle, convaincue d'avoir besoin de tout évacuer. Les séquelles sont toujours présentes au quotidien. Sylvie vit seule, sans vie sociale, dit-elle. "Je reste chez moi où je vis avec quatre chats." Avec le mot-clé #balancetonporc, elle a dénoncé les comportements déplacés de dix personnes. Pas de noms, affirme-t-elle, mais le cadre professionnel, les métiers, sont mentionnés dans ses messages.

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