L'actrice Sarah Grappin accuse le réalisateur Alain Corneau d'agression sexuelle et de viols lorsqu'elle était adolescente

L'actrice décrit dans "L'Obs" une relation d'emprise qui aurait débuté sur le tournage du film "Le Nouveau Monde" en 1994. Elle avait alors 15 ans et le réalisateur français, 52 ans.
Article rédigé par franceinfo
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L'actrice Sarah Grappin, le cinéaste Alain Corneau et l'acteur Nicolas Chatel sur le tournage du film "Le Nouveau Monde", le 1er janvier 1994. (JEROME PREBOIS / SYGMA / GETTY IMAGES)

Il l'appelait "ma princesse". L'actrice Sarah Grappin a révélé, mardi 13 février, à L'Obsune relation d'emprise avec le réalisateur Alain Corneau dans les années 1990, alors qu'elle était adolescente. Elle raconte que tout aurait commencé lors des répétitions du tournage du film Le Nouveau Monde en 1994, alors qu'elle n'avait que 15 ans et lui, 52 ans.

Entre deux camions de régie, le réalisateur français, césarisé en 1992 pour Tous les matins du monde, lui aurait demandé "Est-ce que tu veux m'embrasser ?", raconte-t-elle. Par la suite, il l'aurait emmenée dans des cafés, des cinémas, des restaurants, et lui aurait donné rendez-vous chez lui à Paris. 

Une relation qui aurait duré un an et demi

Cette relation aurait duré un an et demi. Une période pendant laquelle Sarah Grappin décrit des viols et agressions sexuelles de la part du réalisateur. "Une fois, il m'a accueillie en sari indien, il s'est assis en tailleur et m'a mise à califourchon sur lui. Il m'a pénétrée avec ses doigts devant, derrière, et il a dit qu'on n'irait pas plus loin." Elle décrit également deux autres fois, dans sa voiture, des pénétrations digitales. Contactée par L'Obs, l'ancienne épouse d'Alain Corneau, Nadine Trintignant, réfute ces accusations. "Tout ça est ridicule (...) Je n'ai pas envie qu'on dise n'importe quoi, surtout sur mon mari, qui est mort et ne peut plus se défendre."

Sarah Grappin explique prendre la parole après les révélations faites par Judith Godrèche sur la relation qu'elle a vécue avec le réalisateur Benoît Jacquot, alors qu'elle avait 14 ans, et lui 39. Elle raconte d'ailleurs qu'Alain Corneau lui disait : "Tu n'es pas la seule à vivre ça, c'est arrivé à Judith Godrèche".

Trente ans plus tard, elle exprime : "Je me suis raconté une grande histoire d'amour pour survivre. Le travail des dernières années a été de sortir du déni", relate-t-elle. A propos de la mort du réalisateur en 2010, Sarah Grappin poursuit : "J'ai compris ce jour- là que je n'aurais pas de réparation réelle, que jamais il ne viendrait s'excuser, que jamais je ne pourrais lui en parler."

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