La plainte pour agression sexuelle déposée contre le député Christophe Arend embarrasse La République en marche
Depuis que franceinfo a révélé l'affaire vendredi, la plupart des responsables de La République appellent à "respecter la présomption d'innocence", tout en promettant "une sanction exemplaire" si les faits sont avérés.
La République en marche est plongée dans l'embarras. Vendredi 20 octobre, franceinfo révélait qu'une ex-assistante parlementaire du député LREM Christophe Arend avait porté plainte contre lui pour harcèlement sexuel et agression sexuelle. Une enquête préliminaire a été ouverte, lundi 23 octobre. Depuis, les responsables du parti marchent des œufs lors de leurs interventions médiatiques.
Richard Ferrand veut que "la lumière soit faite. Et vite !"
Le patron des députés La République en marche a tenté d'esquiver les polémiques en s'en tenant aux faits sur franceinfo, lundi 23 octobre. "Aujourd'hui, ce que je sais, c'est qu'il y a des accusations graves portées contre M. Arend, et ce que je sais aussi, c'est qu'il a lui déposé plainte pour 'dénonciation calomnieuse', a répondu Richard Ferrand, à qui franceinfo demandait si l'élu pouvait continuer à siéger au sein du groupe LREM. Ce qui est essentiel, tant pour la personne qui porte les accusations (...) tant pour la personne qui nie ces accusations, il faut que la lumière soit faite. Et vite !"
Fidèle à la formule d'Emmanuel Macron "et en même temps", Richard Ferrand a insisté sur la nécessité d'une "sanction exemplaire" si les faits sont avérés, tout en rappelant "la présomption d'innocence" de Christophe Arend.
Marlène Schiappa rappelle la "présomption d'innocence"
Prudence aussi du côté de la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes. "Il y a présomption d'innocence jusqu'à la condamnation, mais s'il était mis en examen ou condamné, je pense que sa place ne pourrait plus être à l'Assemblée nationale, a estimé Marlène Schiappa, lundi 23 octobre sur LCP. Mais la justice doit trancher et nous dire ce qu'il en est."
"Quand on est député, (...) le droit commun s'applique et doit s'appliquer, il ne doit pas y avoir de protection particulière pour les députés à cet égard", a aussi ajouté la secrétaire d'Etat.
François de Rugy ne veut "aucun statut particulier"
"Les députés mis en cause ne sauraient bénéficier d'aucun statut particulier, a rappelé le président de l'Assemblée nationale dans un communiqué, vendredi 20 octobre. Ils ne pourront faire obstacle à la justice et doivent bénéficier de la présomption d'innocence." François de Rugy a aussi rappelé qu'il existait "un référent permettant aux collaborateurs de députés d'évoquer des situations de harcèlement ou des comportements inappropriés."
L’Assemblée fait en sorte que les personnes qui s’estiment victimes de harcèlement puissent obtenir l’aide à laquelle elles ont droit. pic.twitter.com/j4SHtNpkWJ
— François de Rugy (@FdeRugy) 20 octobre 2017
Le groupe LREM "prend acte des graves accusations"
Le groupe LREM à l'Assemblée nationale marche sur des œufs. "Les député.e.s du groupe La République en marche prennent acte des graves accusations portées à l’encontre de Christophe Arend, ont expliqué les députés dans un communiqué, vendredi 20 octobre. Le député de la 6e circonscription de Moselle bénéficie de la présomption d’innocence. Il a déposé plainte ce jour pour 'dénonciation calomnieuse'."
Une "voix assez timorée", selon le député socialiste Luc Carvounas, lundi 23 octobre. "Le groupe LREM aurait, au moins, dû le suspendre, plutôt que de faire une déclaration, a affirmé sur LCI l'ancien porte-parole du PS pour les législatives. Si les faits sont avérés, il devra démissionner de son poste."
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