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Le réalisateur Philippe Garrel accusé de violences sexuelles par plusieurs comédiennes

Dans une enquête publiée par Mediapart, le cinéaste est mis en cause par cinq femmes pour des attitudes inappropriées et des chantages aux faveurs sexuelles en échange de rôles dans ses films.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Philippe Garrel pose avec une récompense lors de la 73e édition de la Berlinale, le 25 février 2023, à Berlin. (JORG CARSTENSEN / POOL)

"Je ne peux pas faire le film si je ne couche pas avec toi." Les mots rapportés de Philippe Garrel relèvent du chantage sexuel, selon le récit fait à Mediapart de l'actrice Marie Vialle. Après avoir proposé d'écrire "un film pour elle", le cinéaste aurait tenté de l'embrasser, avant qu'elle ne le repousse. Quatre autres comédiennes ont raconté des attitudes déplacées du réalisateur dans une enquête du média d'investigation, publiée mercredi 30 août.

Une ancienne actrice raconte également une "séduction immédiate de la part" de Philippe Garrel, lors d’une rencontre en janvier 2014 pour un éventuel projet de film. Le réalisateur aurait aussi essayé de l’embrasser. "Il y avait toujours cette promesse du rôle si je me dévoilais à lui. Je disais non et je minaudais en même temps", raconte cette ancienne comédienne. Après une invitation au restaurant, l’actrice Laurence Cordier raconte elle aussi les avances faites par Philippe Garrel. "C’était horrible, je me sentais humiliée. J’avais tellement honte d’avoir pu imaginer que c’était pour mon talent qu’il voulait me voir", raconte-t-elle.

"Cela a ouvert en moi une remise en question"

Le réalisateur a répondu point par point aux différentes accusations. "Si Laurence Cordier s’est sentie humiliée, j’en suis désolé. Par contre, je tiens à souligner que je n’ai jamais donné de faux espoirs professionnels à une comédienne en vue de la séduire", assure-t-il à Mediapart. Concernant Marie Vialle, le cinéaste affirme être "tombé amoureux" d’elle : "Je me souviens lui avoir expliqué que, comme beaucoup de réalisateurs de la nouvelle vague, j’aimais tourner avec la femme dont j’étais amoureux et la filmer. J’ai peut-être essayé de l’embrasser, je ne m’en souviens pas."

Philippe Garrel semble toutefois esquisser un début de prise de conscience. "À la lecture de tous ces témoignages, je réalise la différence entre ce que j’imaginais alors et ce que je leur ai fait vivre. J’avais déjà pris conscience de la culture qui m’a façonné, et cela a ouvert en moi une remise en question", confie-t-il à Mediapart.

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