Metoo à l'hôpital : "ll faut changer de braquet, qu'il y ait un sursaut", plaide le président de la Conférence des directeurs généraux de CHU
"ll faut changer de braquet, qu'il y ait un sursaut, il faut passer à une tolérance zéro", a lancé vendredi 31 mai sur franceinfo Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs généraux de CHU et directeur du CHU de Nantes alors que le ministre délégué de la Santé a annoncé vendredi les premières mesures mises en place dès cet été pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles à l'hôpital.
Dans un délai de trois ans, tous les professionnels travaillant à l'hôpital devront suivre une formation de prévention aux violences sexistes et sexuelles, notamment pour les maîtres de stage. Pour Philippe El Saïr, il faut sensibiliser les jeunes soignants, mais pas seulement : "Il faut former des cadres, des dirigeants qui, eux, ont connu une autre époque et qui parfois se sont habitués à des choses qu'aujourd'hui on ne tolérerait plus", a-t-il expliqué. Il admet "une culture carabine" [étudiant en médecine] dans le milieu hospitalier qui favorise "les violences sexuelles et sexistes".
"Il reste du travail"
Il juge le plan du gouvernement "utile" et estime qu'il "va dans le bon sens". Il a d'ailleurs participé à son élaboration. Parmi les mesures proposées, la nomination d'enquêteurs nationaux qui feront en sorte que les procédures des victimes aboutissent. Philippe El Saïr convient que la révolution est lente dans le milieu hospitalier.
Ce qui illustre assez bien cette inertie, cette nécessité aujourd'hui d'accélérer, de changer de braquet, c'est l'affaire des fresques dans les hôpitaux. Elles sont censées être interdites depuis plusieurs années. On en a supprimé un certain nombre, mais on est encore loin du compte.
Philippe El Saïr, président de la Conférence des directeurs généraux de CHUà franceinfo
Il faut également "favoriser l'accession des femmes aux postes de responsabilité à l'hôpital", selon lui. "Il reste du travail. Il y a une loi aujourd'hui qui nous oblige à avoir 40 % de femmes sur les postes à responsabilité. Nous n'y sommes pas", constate-t-il.
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