#MeToo : aux États-Unis, un spot de Gillette hérisse les poils des conservateurs
Le vendeur de rasoirs a mis en ligne une publicité qui dénonce la "masculinité toxique" et provoque la colère des plus conservateurs. Certains appellent désormais au boycott de la marque.
Aux États-Unis, un spot publicitaire de la marque de rasoirs Gillette fait parler de lui depuis le début de la semaine. Le spot s’adresse aux hommes, et 15 mois après le lancement du mouvement #MeToo, leur demande de mieux se comporter, notamment vis-à-vis des femmes. Dans cette publicité, pas le moindre rasoir, mais un message pour dénoncer la brutalité de certains hommes.
Elle dure 1 minute et 48 secondes, on y voit des scènes de harcèlement, de brutalités, de discrimination, de comportements déplacés vis-à-vis des femmes. Gillette, en adaptant son slogan américain "The best a man can be" ("Le meilleur qu'un homme puisse être"), interroge : "Est-ce vraiment le meilleur qu'un homme puisse être ?" Puis le spot reprend : "Quelque chose a changé, et on ne pourra plus jamais revenir en arrière." La publicité veut, selon un porte-parole de la marque, "dénoncer la masculinité toxique".
Des réactions très violentes
Depuis dimanche, cette vidéo a déjà été vue plus de dix millions de fois sur internet, elle est saluée par les associations féministes mais conspuée par le camp conservateur. "C’est une attaque contre les hommes", peut-on lire parmi les commentaires. L’acteur James Woods, connu pour ses positions ultra-conservatrices et pro-Trump, explique à ses deux millions d’abonnés sur Twitter que plus jamais il n’achètera de rasoir Gillette.
So nice to see @Gillette jumping on the “men are horrible” campaign permeating mainstream media and Hollywood entertainment. I for one will never use your product again. https://t.co/uZf7v4sFKm
— James Woods (@RealJamesWoods) 14 janvier 2019
Face au tollé, le directeur Amérique du nord de la marque explique qu’il s’attendait à ce que ce spot provoque un débat, mais comme le dit la publicité : "Les garçons qui regardent ça aujourd’hui sont les hommes de demain".
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