Paris : une salariée agressée sexuellement par un détenu à la prison de la Santé
L'homme soupçonné d'avoir agressé sexuellement une blanchisseuse à la prison de la Santé était déjà en détention provisoire pour accusations de viol. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire à Fleury-Mérogis pour ces nouveaux faits.
Une femme de 34 ans a été agressée sexuellement par un détenu au sein de la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, le 8 août dernier, et il a aussi tenté de la violer, a appris franceinfo de sources concordantes vendredi 2 septembre, confirmant une information du Parisien [article payant]. Une information judiciaire et une enquête administrative sont ouvertes.
Ce jour-là, cette salariée d'un sous-traitant de l'administration pénitentiaire travaille à la buanderie de la prison. Aucun surveillant n'est là à son arrivée le matin, comme le règlement l'exige, elle est donc contrainte de passer toute la journée seule avec des "auxiliaires", des détenus qui accomplissent des petites tâches pour le centre pénitentiaire.
Ni gardiens ni caméras de surveillance
Dans l'après-midi, à la fin de la mission, un surveillant vient chercher les détenus pour les ramener dans leur cellule et ferme la porte derrière lui. Mais quelques instants plus tard, la buandière se retrouve face à l'un des détenus, toujours dans la pièce. Celui-ci la pousse, la force à s'asseoir, glisse sa main dans son pantalon, lui touche les fesses, essaie de pénétrer son anus avec ses doigts, lui touche les seins, selon le récit de la victime. Elle parvient à se dégager seulement au bout d'une quinzaine de minutes. Pendant ce temps, personne n'est intervenu. La scène n'a pas été filmée, il n'y avait aucune caméra de vidéosurveillance.
Son avocat, Me Tristan Vieules Augendre, dénonce de "graves dysfonctionnements au sein de la prison de la Santé". Pour lui, cette agression "démontre que la sécurité des personnels qui interviennent en détention n'est absolument pas garantie". La procédure judiciaire "devra nécessairement envisager toutes les responsabilités pénales éventuelles".
"Comment une jeune femme de 34 ans a-t-elle pu se trouver seule en compagnie d'un détenu, précisément incarcéré pour des faits de viols, dans une pièce exigüe et non pourvue de caméras de vidéosurveillance ?"
Me Tristan Vieules Augendre, avocat de la victimeà franceinfo
"Et par ailleurs comment cette agression a-t-elle pu durer 15 minutes sans que personne ne s'en rende compte et n'intervienne pour faire cesser l'agression ?", s'interroge l'ocat..
Une information judiciaire a été ouverte le 18 août pour "tentative de viol", "agression sexuelle et tentative" et "refus de se soumette à la signalisation", selon une source judiciaire. Le détenu de 33 ans, qui était déjà en détention provisoire pour accusations de viol, a été mis en examen et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis pour ces nouveaux faits, selon une source proche du dossier.
Par ailleurs, l'administration pénitentiaire a lancé une enquête administrative pour comprendre les responsabilités de deux surveillants de la prison de la Santé. Me Tristan Vieules Augendre a aussi "sollicité par voie officielle le garde des Sceaux le 22 août dernier afin qu'il confie une mission à l'Inspection générale de la justice pour éclaircir les circonstances de la commission de cette infraction [mais il n'a] pas de réponse à ce jour à ce sujet".
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