Soupçons d'agressions sexuelles et de viols au sein des Jeunes communistes : le PCF présente ses excuses aux victimes et les appelle à "saisir la justice"
Hélène Bidard, responsable de la commission féminisme-droits des femmes au sein du PCF, a déclaré, mardi sur franceinfo, vouloir "que ces victimes soient prises en charge au mieux".
"Nous sommes vraiment désolés." Hélène Bidard a présenté, mardi 5 mars sur franceinfo, des excuses officielles aux victimes, au nom du Parti communiste, après les accusations de viols et d'agressions sexuelles au sein du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF). L'élue communiste à la mairie de Paris et responsable de la commission féminisme-droits des femmes au sein du PCF a déclaré vouloir "que cela ne se passe plus et que ces victimes soient prises en charge au mieux".
"Si [les victimes] souhaitent saisir le dispositif du Parti communiste" intitulé tolérance zéro et lancé en janvier 2018, "elles peuvent le faire au travers d'un mail", a indiqué Hélène Bidard. Le Parti communiste "leur garantit l'anonymat, une réponse dans la semaine". L'élue communiste a souhaité aussi appeler les victimes "à saisir les associations féministes spécialisées et, quand elles le souhaiteront, à saisir la police et la justice ensuite. Dans le temps qu'elles souhaitent et comme elles le souhaitent."
Une question plus générale
Hélène Bidard a appelé les autres potentielles "victimes de violences, d'agressions sexistes et sexuelles" à se manifester pour témoigner. "Ce qui est frappant", s'interroge l'élue communiste, "c'est pourquoi ça se pose dans les partis politiques et pourquoi personne aujourd'hui n'a la bonne réponse". Pour Hélène Bidard, "il y a là une question qui se pose à la secrétaire d'État [Marlène Schiappa], à la justice, au législateur".
Il faut vraiment une réflexion globale sur l'ensemble des partis politiques.
Hélène Bidardà franceinfo
Hélène Bidard a rappelé qu'en pareil cas de figure, les moyens sont limités, car "ce n'est pas [elle] seule qui peut décider d'exclure dans le Parti communiste, ce n'est pas [elle] seule qui décide à la place de la justice et de la police". L'élue à la mairie de Paris a entendu "beaucoup de victimes et ce qui [l]'a frappée, c'est que dans les partis politiques, il manque un chaînon qui doit permettre de les aider et de prendre des dispositions".
"Aujourd'hui", a insisté Hélène Bidard, "par exemple, un élu condamné pour des violences sexistes et sexuelles n'est pas pour autant démis de ses fonctions obligatoirement et même si son parti lui demande, cet élu peut rester élu et il y a plusieurs cas en France". La membre du PCF a estimé "que la question de l'inéligibilité pour les élus, à partir du moment où ils sont convaincus d'agressions sexistes et sexuelles, se pose (...) parce que là, nous, on est démunis".
L'adhérent du Parti communiste mis en cause dans les accusations de viols a été suspendu lundi par le PCF. Il s'agit d'un conseiller municipal de la ville de Blois (Loir-et-Cher). Un entretien entre l'élu communiste et le maire socialiste Marc Gricourt est prévu mercredi, a indiqué à franceinfo le service communication de la ville de Blois. Un communiqué sera publié à la suite de l'entretien.
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