Violences faites aux femmes : le gouvernement promet "un plan de bataille" fin novembre

Salima Saa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, veut réunir des experts et des associations pour trouver des mesures, alors que 217 000 femmes en moyenne sont victimes chaque année de viols, de tentatives de viol ou d'agressions sexuelles.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Salima Saa, secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, lors du discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier au Sénat, le 1er octobre 2024. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

La nouvelle secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa, promet un "plan de bataille" contre les violences faites aux femmes. "Il y a urgence" sur cette question, souligne-t-elle dans un entretien au Parisien , jeudi 3 octobre. "Je vais lancer dans les jours qui viennent une cellule d'urgence gouvernementale pour trouver des mesures simples et concrètes afin d'agir rapidement", poursuit-elle, dans un contexte marqué par le meurtre de la jeune étudiante Philippine par un suspect déjà condamné pour viol et par le procès des viols de Mazan.

Salima Saa souhaite que des mesures soient trouvées pour le 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Pour cela, elle compte travailler avec des parlementaires et un panel d'experts de la justice, de l'éducation, des associations de victimes et féministes ou familiales, ainsi que des experts espagnols, qu'elle qualifie de "pionniers en la matière".

Des budgets encore insuffisants, selon les associations féministes

D'après les derniers chiffres de l'Observatoire national des violences faites aux femmes, 118 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire et 267 femmes ont été victimes d'une tentative de féminicide en 2022. En moyenne, 217 000 femmes sont victimes chaque année de viols, de tentatives de viol ou d'agressions sexuelles, selon une enquête de victimation*. De leur côté, les forces de sécurité ont enregistré en 2022 près de 240 000 femmes victimes de violences commises par leur (ex-)partenaire (+14% par rapport à 2021) et 87 000 femmes victimes de violences sexuelles (+13%).

Les associations féministes exhortent régulièrement Emmanuel Macron, qui avait annoncé que la lutte pour l'égalité femmes-hommes et contre les violences faites aux femmes serait "une grande cause nationale", à muscler les dispositifs existants et à revoir à la hausse le budget alloué.

En 2023, l'Etat a dépensé près de 172 millions d'euros pour lutter contre les violences conjugales, contre 126,8 millions d'euros en 2019, et 12,7 millions pour la lutte contre les violences sexuelles hors du couple, selon la Fondation des femmes. Des budgets jugés insuffisants par les associations féministes, qui réclament un budget total de 2,6 milliards d'euros par an et une "loi-cadre intégrale" – des demandes à ce stade restées lettre morte.

* L’enquête nationale "Vécu et ressenti en matière de sécurité" (VRS), conduite par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure à partir de 2022 sur un échantillon d’environ 200 000 personnes.


Les femmes victimes de violences peuvent contacter le 3919, un numéro de téléphone gratuit et anonyme. Cette plateforme d'écoute, d'information et d'orientation est accessible 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ce numéro garantit l'anonymat des personnes, mais n'est pas un numéro d'urgence comme le 17 (ou le 114 par SMS) qui permet pour sa part, en cas de danger immédiat, de téléphoner à la police ou la gendarmerie.

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