Violences sexistes et sexuelles : un "violentomètre" distribué sur des campus universitaires scientifiques pour "mieux sensibiliser"
De la "bienveillance" aux "menaces et comportements violents". Sur le campus de l'université Paris-Saclay, une règle un peu particulière a été distribuée jeudi 14 mars aux étudiants. Elle est verte à une extrémité, rouge à l'autre et le dégradé varie selon le comportement des interlocuteurs.
Sur cet outil, on peut par exemple lire dans la partie verte "On te traite avec bienveillance", "On croit dans ta capacité à faire carrière dans la recherche". Dans la partie orange, il est écrit "On invisibilise tes idées". Dans la partie rouge, on retrouve des violences telles que "On te fait des avances intimes malgré ton refus" ou encore "On te menace de représailles si tu dénonces des comportements violents envers ta personne ou envers une collègue."
Il s'agit d'un "violentomètre", un outil d'auto-évaluation pour différencier les comportements normaux des comportements sexistes et du harcèlement sexuel au travail. Une femme scientifique sur deux a déjà été victime d'une violence sexiste ou sexuelle dans le cadre de son travail, révèle une enquête Ipsos commandée en 2023 par la Fondation l'Oréal. Cette dernière a donc décidé d'adapter le violentomètre au monde de la recherche et de le distribuer aux étudiants du campus scientifique de Paris-Saclay.
Un outil "concret" pour mieux sensibiliser
"Il faut former les hommes et les femmes aux violences sexistes et sexuelles, sinon ça ne va jamais évoluer donc le plus tôt sera le mieux", indique Camille, une étudiante de 22 ans. "Pour les gens qui subissent (les violences) mais aussi pour les gens qui pourraient les faire sans s'en rendre compte, le fait que ce soit écrit, ça permet de mieux sensibiliser", abonde Pierre-Louis, lui aussi étudiant à Paris-Saclay.
"Je trouve ça très important d'avoir des outils assez concrets parce qu'on en parle beaucoup mais on manque d'objets qui permettent de mettre des mots, de poser des choses", relève Pauline. C'est elle qui s'occupe de la distribution, en tant que membre de la mission "égalité" de l'établissement.
"On souhaite garantir que les femmes qu'on encourage à faire de la recherche scientifique puissent s'épanouir."
Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation l'Oréalà franceinfo
Ce violentomètre spécifique au milieu de la recherche a été conçu sous l'impulsion de la Fondation l'Oréal, qui souhaite "encourager les jeunes filles, les jeunes femmes à aller dans ce milieu-là parce qu'on a besoin de femmes scientifiques", explique Alexandra Palt, directrice générale. Dans les prochaines semaines, ce violentomètre devrait être à disposition des étudiants dans la quasi-totalité des facultés scientifiques de France.
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