Violences sexuelles : la commission Sauvé avait recueilli trois témoignages sur l'abbé Pierre

La commission indépendante avait enquêté pendant deux ans et demi sur les violences sexuelles dans l'Eglise catholique.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'abbé Pierre à Saint-Omer (Pas-de-Calais), le 16 septembre 2002. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

La commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l'Eglise catholique avait déjà recueilli trois témoignages sur des agressions sexuelles de l'abbé Pierre, apprend-on samedi 20 juillet dans une tribune publiée dans Le Monde. Lors de l'enquête (2019-2021) de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), "nous avons disposé d'informations établissant qu'Henri Grouès – l'abbé Pierre – avait commis des actes violant la civilité et la moralité communes, la législation pénale et les préceptes canoniques", écrivent quatre de ses anciens membres, Philippe Portier (politiste), Paul Airau (historien), Thomas Boullu (historien du droit) et Anne Lancien (politiste), dans le journal. "Parmi les quelque 1 200 témoignages traités par notre équipe, trois mettaient en cause l'abbé Pierre", expliquent-ils.

"La compulsion sexuelle de l'abbé Pierre paraît indubitable"

L'un de ces témoignages "correspond très vraisemblablement au témoignage B du rapport Emmaüs" publié mercredi, qui citait sept témoignages au total, et concerne des faits commis au début des années 1980 à Namur (Belgique), expliquent les chercheurs. Dans ce témoignage, l'abbé avait "saisi un sein" et "embrassé la bouche à pleine langue" de la victime, avant de s'enfuir. Parmi les trois témoignages recueillis par la Ciase figure également celui d'une femme aidée matériellement dans les années 1989-1990 par l'abbé Pierre, puis "utilisée" : "relations sexuelles, masturbation devant elle, fellation, flagellation, proposition de triolisme avec une autre femme", selon la tribune du Monde.

Pour les quatre chercheurs, le travail de la Ciase et le rapport d'Emmaüs montrent que "la compulsion sexuelle de l'abbé Pierre qui débouche dans l'agression récidivante paraît indubitable". D'une manière générale, "le cas de l'abbé Pierre est assez banal d'un point de vue historique. Il présente cependant l'intérêt de synthétiser à lui seul nombre des caractéristiques de l'agression sexuelle par les clercs catholiques depuis les années 1950", estiment-ils.

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