La sénatrice EELV Benbassa accusée de harcèlement par des collaborateurs
Dans un article publié par Mediapart, une douzaine de collaborateurs dénoncent les méthodes de la femme politique.
La sénatrice EELV Esther Benbassa est accusée de harcèlement par des collaborateurs dans une enquête publiée par Mediapart (article pour les abonnés) jeudi 8 juillet. Dans son enquête, le média en ligne rapporte les témoignages de huit anciens collaborateurs et six anciens étudiants que l'élue employait à l'École pratique des hautes études. Tous évoquent un climat de "terreur" instauré par la sénatrice, fait de pressions, de chantage à l'emploi et d'humiliations systématiques, souvent à l'occasion de mails, individuels ou collectifs, et de SMS consultés et retranscrits en partie par Mediapart. "Il y a du ressenti, je le respecte, mais cet article est à charge", a réagi Esther Benbassa à l'AFP.
Une ancienne collaboratrice l'accuse en particulier d'avoir tenté de lui faire reporter une opération médicale importante aux poumons sous prétexte d'un agenda politique chargé au moment de la réforme des retraites, en 2020. Un autre lui reproche d'avoir fait pression pour qu'il vienne travailler au cabinet en plein confinement, alors que les règles du Sénat stipulaient que la présence sur place ne devait être qu'exceptionnelle.
"J'ai pu commettre des erreurs", reconnaît la sénatrice
Conséquence de cette gestion, le renouvellement des collaborateurs a été très important : "plus de 18 assistants parlementaires" ont été employés en deux mandats, décompte Mediapart. "J'ai pu moi-même commettre des erreurs, sans parfois m'en rendre compte. On me dit humaine, voire chaleureuse, mais je sais qu'il m'arrive aussi d'être directe. Je ne suis pas à l'abri de mouvements d'humeur", confesse la sénatrice dans un communiqué publié jeudi soir. "Mais si je suis exigeante, je suis également soucieuse de valoriser le travail et les efforts de mes collaborateurs et collaboratrices", ajoute-t-elle, présentant ses "excuses" à "ceux et à celles que j'ai pu blesser".
Elle conteste "avoir sciemment et délibérément choisi de mettre la santé de [ses] salarié.e.s en danger". "Le groupe Ecologiste-Solidarité et territoires prend toute la mesure des accusations portées à l'encontre d'Esther Benbassa. Les témoignages rapportés sont graves", a réagi sur Twitter le groupe des sénateurs écologistes, qui a précisé se réunir jeudi soir.
La sanction est tombée quelques heures plus tard. "Esther Benbassa se met en retrait du groupe le temps d'étudier les suites à donner conformément à notre règlement intérieur", a pour sa part indiqué le groupe. Dans un communiqué de "soutien aux victimes de harcèlement", le syndicat CGT des collaborateurs parlementaires a souligné que "la profession, du fait de son lien avec la politique et les rapports de pouvoir, est bien souvent trop entachée par ce type de violence".
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