Immigration : comme de nombreux pays d'Europe, l'Allemagne durcit le ton contre les arrivées illégales

La question de l’immigration préoccupe toute l’Europe et notamment notre voisin allemand. Berlin a récemment durci le ton face à l’immigration. Le gouvernement vient de prendre plusieurs mesures pour lutter contre les arrivées illégales.

Le mois dernier, Berlin a généralisé les contrôles de police à l’ensemble de ses frontières terrestres. Jusqu’à présent seules celles avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse étaient concernées. Désormais, les contrôles renforcés sont étendus aux cinq autres pays frontaliers. La mesure doit durer six mois mais pourrait bien être reconduite.

Berlin prévoit aussi de supprimer les aides pour les demandeurs d’asile arrivés en Alleamgne après leur passage dans un autre pays de l’Union européenne. Car, en vertu du règlement de Dublin, c’est le pays d’entrée dans l’UE qui est responsable de la demande d’asile. Depuis des semaines, l’Allemagne réclame une simplification des règles pour faciliter et accélérer les retours des migrants en situation irrégulière.

Reprendre la main face à l'extrême droite

Pour Olaf Scholz, la politique migratoire relève du casse-tête. Le chancelier est tiraillé entre l’opposition de droite, qui réclame des mesures plus sévères encore, et l’aile gauche de son parti social-démocrate, qui lui demande d’assouplir sa politique.

Le gouvernement allemand a particulièrement été mis sous pression, ces derniers temps. Il y a eu plusieurs attaques meurtrières au couteau, ces dernières semaines, qui ont choqué l’Allemagne. Un policier tué à Mannheim, trois morts à Solingen. À chaque fois, les auteurs des attentats se trouvaient en situation irrégulière en Allemagne. Ces drames ont nourri l’extrême droite. L’AfD a obtenu des résultats records aux récentes élections régionales de Saxe et de Thuringe. Pour la coalition d’Olaf Scholz, il s’agit donc de tenter de reprendre la main face à l’extrême droite, alors qu’auront lieu les élections fédérales en septembre 2025, pour désigner un nouveau chancelier.

L’autre raison qui pousse Berlin à durcir sa politique migratoire, c’est le manque de moyens. Les capacités d’accueil de l’Allemagne sont presque épuisées. C'est ce qu’a dit récemment la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, qui décrit une situation difficilement maîtrisable : hébergements saturés, structures de soin surchargées, situation identique dans les établissements scolaires… Sur les sept premiers mois de l’année, les autorités ont enregistré 50 000 arrivées illégales. L’année dernière, les demandes d’asile ont augmenté de 51%.