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Loi immigration : Gérald Darmanin propose aux Républicains de "travailler ensemble" sur le texte

"C'est le texte le plus ferme de ces vingt dernières années", défend le ministre de l'Intérieur dans une interview accordée au journal "Le Parisien" et publiée samedi.
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, le 27 mai 2023 à Paris. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / AFP)

"Chiche, travaillons ensemble !" Dans une interview publiée samedi 27 mai dans Le Parisien, le ministre de l'Intérieur propose aux membres des Républicains de travailler de concert avec le gouvernement sur le très controversé projet de loi immigration. Cette main tendue est une réponse aux propositions des leaders du parti de droite, qui ont dévoilé, dans Le Journal du dimanche du 21 mai, deux propositions de loi offensives en matière de politique migratoire.

"C'est le texte le plus ferme de ces vingt dernières années", défend Gérald Darmanin dans les colonnes du Parisien. "Il y a des propositions, nombreuses, sur lesquelles nous sommes d'accord, a précisé le ministre. D'autres où ça ne sera pas possible." En effet, l'élu du Nord fait la distinction entre les deux propositions de loi LR : la première, "un texte de loi ordinaire, correspond en grande partie à ce qu'il y a déjà dans notre projet de loi", a-t-il concédé. Toutefois, la seconde, "constitutionnelle, prévoit la sortie d'engagements internationaux de la France, comme la Convention de Genève de 1951 ou les traités européens, ce qui peut s'apparenter à un Frexit migratoire. On ne peut sérieusement, à la volée, modifier la Constitution ou nos engagements européens, sans un débat tranché par le peuple", souligne-t-il.

La majorité divisée sur le sujet

Questionné sur les propositions de la droite qu'il souhaiterait conserver, Gérald Darmanin énumère : "Le conditionnement des visas, avec la modulation de l'aide au développement des pays concernés, la mise en œuvre des laissez-passer consulaires, la discussion autour des mineurs non accompagnés, le contrôle à 360 degrés des demandes de titres de séjours." Egalement interrogé sur un éventuel recours au 49.3, le locataire de la place Beauvau assure que "cette question ne relève pas de [s]a compétence".

"Je pense que le sujet, c'est notre capacité d'intégration, poursuit Gérald Darmanin. Est-ce qu'on est assez exigeant avec les étrangers qui arrivent en France ? Non. A-t-on une capacité d'intégration suffisante ? Peut-être pas tout à fait. Est-on assez ferme pour expulser des étrangers délinquants ? Pas encore. Même si, dans la pratique, on a doublé en 2022 les expulsions des délinquants étrangers, la loi nous empêche d'aller plus loin. Sur ce point, on peut avancer avec les LR."

Toutefois, cette main tendue à la droite ne suffira pas à faire voter le texte. Le ministre de l'Intérieur devra convaincre au sein de sa majorité, dont une partie reste divisée sur le sujet. "On est tous dans la même majorité, rétorque-t-il. Je travaille très bien avec Sacha Houlié [figure de l’aile gauche], qui a un grand talent et le sens de l’intérêt du pays. Par ailleurs, j’ai proposé au MoDem et à Horizons de participer à la discussion avec les Républicains et les centristes du Sénat."

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