Loi immigration : Laurent Fabius trouve "très préoccupante" la "remise en cause des institutions"

Le président du Conseil constitutionnel a haussé le ton vendredi soir, après les attaques de la droite à l'encontre de l'institution, accusée de "coup d'Etat" pour avoir censuré une grande partie de la loi immigration.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, le 19 octobre 2023 à son bureau. (JOEL SAGET / AFP)

Laurent Fabius hausse le ton. Le président du Conseil constitutionnel a jugé, dans la soirée du vendredi 26 janvier, "très préoccupante" la "remise en cause des institutions", alors que les Sages sont sous le feu des critiques de la droite et de l'extrême droite après la large censure de la loi immigration. "Attaquer le Conseil constitutionnel pour une décision qui est parfaitement régulière et dire" que "c'est un coup d'Etat, non seulement c'est faux, mais d'une certaine manière, c'est une remise en cause des institutions. Et donc je trouve ça très préoccupant", a-t-il réagi dans "C à vous" sur France 5, interrogé sur des propos de Laurent Wauquiez (LR) qui avait fustigé un "coup d'Etat de droit" de la part du Conseil.

"C'est ce qu'un gouvernement a voulu faire en Israël", a souligné Laurent Fabius en référence à une tentative de réforme de Benyamin Nétanyahou, invalidée par la Cour suprême. "La Constitution, étymologiquement, c'est ce qui nous tient ensemble", a-t-il insisté.

"C'est très spécifique, y compris dans l'Histoire, de considérer que ceux qui ont pour charge, en vertu de la Constitution, de dire le droit font un coup d'État contre le droit", avait déjà réagi Laurent Fabius sur France Inter, dès vendredi matin. C'est Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes et possible candidat des Républicains (LR) à la présidentielle de 2027, qui a sonné la charge quelques heures après la décision des Sages, jeudi soir, en dénonçant "un coup d'Etat de droit". Il a même proposé que le Parlement puisse avoir "le dernier mot", après le Conseil constitutionnel. Dans son sillage, le président des Républicains Éric Ciotti a vilipendé "un hold-up démocratique" et accusé Laurent Fabius de "collusion" avec Emmanuel Macron contre la "volonté du peuple français qui veut moins d'immigration".

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