: Reportage "C'est dérangeant" : l'adoption de la loi immigration divise les électeurs d'Emmanuel Macron
Le Parlement a adopté mardi 19 décembre le projet de loi immigration rédigé par la Commission mixte paritaire (CMP), un texte durci par rapport à la version initiale. Est-ce donc la fin du "en même temps" d'Emmanuel Macron ? Est-ce une faute politique de l'exécutif qui a laissé le texte se droitiser pour obtenir un accord ? Des électeurs macronistes ont répondu mercredi 20 décembre à ces questions à Vincennes, près de Paris, où le chef de l'État avait été élu en 2022 avec 84% des voix au second tour.
Stéphane, par exemple, a voté pour Emmanuel Macron au premier et au second tour. Ce Vincennois, opposé à l'extrême droite comme à l'extrême gauche, comprend malgré tout le choix du gouvernement d'avoir fait passer un texte droitisé et soutenu par le Rassemblement national. "C'est dérangeant, estime-t-il. Néanmoins, c'est une stratégie pour couper un peu l'herbe sous le pied à l'extrême droite. Après, ils vont peut-être un petit peu loin dans la démarche. Je pense surtout qu'ils n'ont pas trop le choix".
Une ligne rouge a toutefois été franchie avec cette loi pour les plus à gauche. C'est le point de vue de cette électrice d'Emmanuel Macron au second tour.
"Cela correspond à l'idéologie de l'extrême droite, et là, c'est non."
Une électrice d'Emmanuel Macronà franceinfo
"C'est normal que les gens soient accueillis quand ils ont besoin, quand ils ne peuvent plus rester dans leur pays", justifie cette habitante de Vincennes.
Tout laisse à croire que le texte voté mardi 19 décembre convient mieux aux électeurs de droite. Pascal, proche du parti Les Républicains, est satisfait en tout cas de la loi immigration et de la position du président. "Il a eu raison de tenir. Même si je n'ai pas voté pour lui, il a fait de bonnes choses dont cette loi", assure-t-il.
Quant à la démission d'Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé ou la fronde de députés situés à gauche de la majorité, il s'en réjouit plutôt. "Ce n'est peut-être pas les meilleurs qui partent", glisse-t-il. Mais dans les rues de Vincennes, beaucoup d'électeurs d'Emmanuel Macron n'étaient pas au courant du vote de cette loi et ne se sentaient pas concernés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.