: Reportage "Je suis là pour apprendre l'écriture, améliorer l'oral et m'intégrer dans la société" : des cours de français pour faciliter la vie des étrangers
Le Sénat se penche à partir du lundi 6 novembre sur le très sensible projet de loi sur l'immigration. Un texte qui prévoit entre autres de conditionner l'obtention d'une carte de séjour pluriannuelle à la maîtrise d'un niveau minimal de français. Jusqu'à maintenant, quand le niveau de français est insuffisant, la seule obligation pour les étrangers concernés est la participation à une formation linguistique.
Une vingtaine d'apprenants, à Bobigny en Seine-Saint-Denis, ont par exemple signé un "CIR", un contrat d'intégration républicaine. Leur niveau de français était inférieur au niveau A1, une référence européenne, c'est-à-dire au niveau élémentaire. Ils ont donc l'obligation de suivre cette formation sous la houlette de l'Ofii (l'Office français de l'immigration et de l'intégration). La formation comprend 400 heures, étalées de février à juillet pour apprendre à parler, écrire, échanger en français.
Un apprenant, originaire du Mali, l'assure : "Je suis là pour apprendre l'écriture, améliorer l'oral et aussi m'intégrer dans la société". Quant à la condition d'un niveau minimal de français pour l'obtention d'une carte de séjour, il trouve ça "normal". "Si vous allez dans un pays, vous parlez la langue", dit-il.
110 000 contrats d'intégration républicaine en 2022
Clarisse Castor organise cette formation à la demande de l'Office Français de l'immigration et de l'intégration (Ofii"), au GRETA Seine-Saint-Denis, un réseau de formations à destination des adultes. "Sur la nouvelle loi, je n'ai pas beaucoup d'informations, dit-elle. En tout cas aujourd'hui, on a déjà un test de français à l'issue de la formation, et qui a un impact sur l'obtention d'un titre de séjour". Le GRETA Seine-Saint-Denis forme un peu plus de 6 000 signataires du contrat d'intégration républicaine (CIR) chaque année. Sachant qu'au niveau national, selon l'Ofii, 110 000 CIR ont été signés en 2022, dont 46% des signataires vont en formation linguistique. "Et 55% pour la Seine-Saint-Denis", ajoute Clarisse Castor.
"De toute façon, nous sommes tout à fait conscients que la maîtrise de la langue est un élément majeur pour avoir une bonne intégration et pour accéder à l'emploi", conclut Véronique Lagarrigue, directrice adjointe de l'Ofii Seine-Saint-Denis.
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