Titre de séjour "métiers en tension" : Louis Aliot dénonce "un appel d'air à une immigration supplémentaire"
Le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, estime faut qu'il faut d'abord se poser la question de l'attractivité de ces "métiers en tension". L'immigration ne doit pas "peser sur des salaires à la baisse", dit-il.
La proposition de l'exécutif de créer un titre de séjour "métiers en tension", est "un appel d'air à une immigration supplémentaire", estime jeudi 3 novembre sur France Inter Louis Aliot, maire Rassemblement national de Perpignan et candidat à la présidence de son parti. Cette proposition sera inscrite dans le projet de loi sur l'asile et l'immigration débattu au premier semestre 2023.
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L'élu RN estime qu'il faut d'abord se poser la question de l'attractivité de ces métiers en tension avant de permettre à des travailleurs irréguliers d'en occuper les postes. "Bien sûr qu'il y a des métiers en tension, mais quelles sont les incitations du gouvernement, quelles sont les formations qu'il propose, quel niveau de salaire on donne ?", interroge Louis Aliot, qui y voit "l'occasion de parler de ces sujets dont on entend jamais parler".
Cet "appel à l'immigration" ne doit pas, dit-il, "peser sur les salaires à la baisse". "Les jeunes demandent à être mieux payés, mieux formés, et attendent qu'on leur offre une possibilité de travailler", ajoute Louis Aliot, convaincu qu'il faut inciter les employeurs à augmenter les salaires en baissant leurs charges patronales. "Les jeunes sont perdus, les employeurs aussi, et la facilité c'est de faire venir des gens d'ailleurs, c'est de la mauvaise politique", affirme-t-il.
"Faire venir de l’immigration pour la main d’œuvre, c’est la facilité", estime Louis Aliot, sur le projet de loi sur l’immigration, "c’est de la mauvaise politique". pic.twitter.com/0wzOSX4Rxm
— France Inter (@franceinter) November 3, 2022
Le candidat à la présidence du RN reconnaît toutefois qu'il y a "sûrement des cas qu'il faudrait régulariser", ce que "permet déjà de faire la circulaire Valls à la demande des employeurs". Il déplore que les lois immigration s'enchaînent sans être appliquées. "Chaque gouvernement veut faire sa loi immigration, depuis 40 ans, tous les gouvernements de gauche et de droite en font un affichage politique mais ce n'est jamais suivi d'effet sur le terrain", juge l'élu RN. "Si on avait appliqué les mesures il y a déjà longtemps, on n'en serait pas là", poursuit Louis Aliot. Pour lui, "on court systématiquement après le problème" et "on ne va pas assez loin".
Un référendum sur l'immigration
Le RN est favorable à une loi plus "restrictive, plus logique et plus explicite" que l'actuel projet de l'exécutif, assure le maire de Perpignan, notamment concernant la politique des visas qu'il faut, selon lui, faire fonctionner comme une "monnaie d'échange" à l'application des obligations de quitter le territoire (OQTF). Louis Aliot estime que le gouvernement "n'a pas essayé" et s'y prend mal à ce sujet, notamment vis-à-vis de l'Algérie, avec qui les relations ont été tendues autour de la question des visas. "Quand il va à Alger, c'est pour s'aplatir sur des questions de mémoire", considère-t-il.
Les mesures avancées par le gouvernement pour rendre les OQTF plus efficaces sont vues, à ce stade, "comme un effet d'annonce" par Louis Aliot, qui "attend de voir dans la loi". Cette question, l'immigration en général, estime-t-il, "mériterait un grand débat national tranché par voie de référendum".
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