: Vidéo Projet de loi immigration : créer un titre de séjour "métiers en tension" revient à créer "un appel d'air", selon Marine Le Pen
À quelques heures de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi immigration, Marine Le Pen a dénoncé l'une de ses mesures phares, la création d'un titre de séjour "métiers en tension". Cette "campagne de régularisation de clandestins" revient à créer "un appel d'air à une immigration clandestine nouvelle qui espérera demain une autre régularisation", affirme la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée, mercredi 1er février sur franceinfo.
"Il faut avoir été clandestin pendant trois ans et travailler clandestinement pour avoir le droit d'être régularisé. Vous croyez que c'est cohérent ça ?", lance-t-elle. Le projet de loi immigration conditionne en effet l'obtention d'un titre de séjour "métiers en tension" à trois ans de présence sur le territoire national et huit mois minimum en emploi. Dans Le Parisien [article payant] samedi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a par ailleurs ouvert la porte à l'instauration de quotas "pour limiter les régularisations".
"Je me mets à la place de l'étranger qui a respecté les règles", poursuit l'ex-candidate à la présidentielle. "Il a demandé l'autorisation de venir, il a demandé l'autorisation de travailler, il travaille légalement et il voit qu'en réalité, il n'aurait peut-être pas dû faire ça puisqu'à côté, il y a des gens qui viennent de manière clandestine et vont obtenir le même statut", explique-t-elle. Pour elle, "ça ne peut pas fonctionner comme ça, une société".
Augmenter plutôt les salaires dans les secteurs en tension
Plutôt que de créer un titre de séjour "métiers en tension" pour satisfaire le besoin de main d'œuvre dans les secteurs concernés, Marine Le Pen suggère une autre solution. "Je propose à tous les secteurs en tension d'augmenter les salaires", déclare-t-elle. "La réalité, c'est que si ces secteurs sont en tension, c'est parce que les métiers qu'ils exigent ne sont pas assez bien payés". Elle cite le bâtiment et la restauration.
"L'immigration, elle, permet en réalité de faire ce qu'on appelle une délocalisation sur place. Ca ne fait que peser à la baisse sur les salaires."
Marine Le Penà franceinfo
La cheffe de file des députés RN indique néanmoins que son groupe "votera les mesures individuelles" dans le projet de loi immigration "qui vont dans le bon sens", même si "ça ne compense pas" le tort causé, selon elle, par la création d'un titre de séjour "métiers en tension".
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