Indre : depuis 140 ans, Issoudun reverse des dotations aux familles dans le besoin
Depuis plus d'un siècle, une tradition s'est installée à Issoudun, dans l'Indre. Chaque année, la mairie fait don de 33 000 euros à trois familles dans le besoin.
L'histoire a débuté il y a 140 ans dans la petite commune d'Issoudun (Indre), à la mort de François Mousnier. Ce riche bourgeois, sans héritier, a fait don à la commune de ses terres agricoles, de ses bois et de ses fermes, à une condition : que les bénéfices tirés de l'exploitation de ses biens soient distribués chaque année. "Le legs sera réparti chaque année entre les trois pères de familles pauvres de la ville, qui pourront être regardés comme les plus probes et les plus vertueux", peut-on lire dans le testament de François Mousnier.
11 000 euros par famille
Cette année, la famille Hammou a été choisie comme bénéficiaire du legs. Avec quatre enfants à la maison pour un seul salaire, la dotation a été un coup de pouce important pour Mériem et Charef Hammou. "Notre situation est modeste, on n'est pas pauvres, ni riches : on est dans les français moyens", estime le père de famille, qui candidatait pour la septième fois à cette dotation. Avec cette somme, ils pourront réaliser des travaux d'étanchéité et rendre visite à leur famille en Algérie. Chaque année, plus d'une cinquantaine de familles postulent. Les trois lauréats, qui doivent notamment n'avoir aucun démêlé avec la justice, sont retenus par un jury d'élus et d'artisans de la commune. L'an passé, les Lerbun ont réalisé l'agrandissement de leur maison pour que les six enfants aient leur propre chambre grâce au legs, et se sont payé leurs premières vacances en famille, en Charente.
Le maire d'Issoudun veut revoir les conditions d'attribution de la dotation, essentiellement réservée aux hommes. "Nous souhaitons que ce soit étendu notamment aux familles monoparentales, majoritairement dirigées par des femmes, qui sont le plus souvent en difficulté", conclut André Laignel.
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