Chili : le Tribunal constitutionnel valide la dépénalisation de l'avortement thérapeutique
Le texte a déjà approuvé par le Parlement et doit être promulgué par la présidente socialiste Michelle Bachelet, principale promotrice du projet.
Le Tribunal constitutionnel du Chili a validé la loi dépénalisant l'avortement thérapeutique dans le pays, lundi 21 août. En effet, l'institution a rejeté "les deux recours [déposés par la droite] par six votes contre quatre, au sujet des trois causes d'interruption de grossesse" désormais autorisées, a déclaré Rodrigo Pica, secrétaire général du Tribunal constitutionnel.. Sont concernées les femmes dont la vie est en danger, qui ont été violées ou dont le fœtus est jugé non-viable
Pendant deux ans et demi, la question a suscité un intense débat au Chili. Jusqu'ici, l'IVG n'atait autorisé dans aucune circonstance dans le pays d'Amérique du Sud. Le texte a déjà approuvé par le Parlement et doit être promulgué par la présidente socialiste Michelle Bachelet, principale promotrice du projet. Cette loi est "le minimum dû par le Chili à ses femmes", a-t-elle déclaré, la semaine dernière, en ajoutant que son gouvernement défendrait "sa pertinence et sa constitutionnalité".
Dix-huit pays au monde interdisent totalement l'IVG
Le Chili a été l'un des derniers pays développés à reconnaître le divorce, en 2004. Dans ce pays où l'Eglise est très présente, quelque 30 000 avortements provoqués ou spontanés sont enregistrés chaque année, mais les interruptions clandestines pourraient être de l'ordre de 160 000.
Jusqu'en 1989 et pendant plus de 50 ans, l'avortement était permis au Chili en cas de risque pour la mère et de fœtus non-viable. Mais, avant de quitter le pouvoir, l'ancien dictateur Augusto Pinochet (1973-1990), l'avait interdit. Personne n'était revenu depuis sur cette décision. Après ce feu vert du Tribunal constitutionnel chilien, il reste 18 pays dans le monde interdisant totalement l'avortement, dont Haïti, le Congo et le Vatican.
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