Le nombre d'IVG reste stable en France, mais varie beaucoup selon les régions
Les femmes recourent davantage à l'IVG en outre-mer, en région parisienne et dans le Sud que dans les autres régions.
"L'IVG est un droit." Marlène Schiappa l'avait rappelé, début septembre, en écho à la situation à l'hôpital de Bailleul (Sarthe). Au mois de janvier, l'établissement avait indiqué ne plus pouvoir pratiquer d'IVG car trois de ses quatre obstétriciens avaient fait jouer leur clause de conscience. La secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les hommes et les femmes avait annoncé à la rentrée que l'IVG pourrait à nouveau y être pratiquée.
C'est dans ce contexte qu'a été publiée vendredi 28 septembre l'étude annuelle sur l'état de l'IVG en France. Menée par le ministère des Solidarités et de la Santé et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), elle observe que le nombre d'avortements n'a guère varié depuis une quinzaine d'années. En revanche, sa pratique change. Voici les principaux chiffres à retenir de cette étude.
Le nombre d'avortements est stable
L'an passé, 216 700 interruptions volontaires de grossesse ont été dénombrées, dont 202 900 en métropole, indique l'étude, qui prend en compte les données des établissements de santé et des remboursements de l'Assurance maladie. Cela représente environ un avortement pour quatre naissances en France. Depuis 2001, ce nombre varie peu : entre 215 000 et 230 000.
Le taux de recours à l'IVG est très variable dans l'Hexagone. Il varie de 10,2 pour 1 000 femmes en Pays de la Loire à 21,4 en Provence-Alpes-Côte d'Azur. En outre-mer, la Guyane et la Guadeloupe sont les départements ayant le plus recours à l'IVG, avec un taux de 33 pour 1 000 femmes. Hormis les départements d'outre-mer, c'est en Île-de-France et dans le Sud (Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse) que l'on dépasse les 16 IVG pour 1 000 femmes.
Deux IVG sur trois sont médicamenteuses
En France, une femme peut avorter jusqu'à la 12e semaine de grossesse. Selon cette étude, une IVG sur vingt (5%) a été réalisée en 2017 dans les deux dernières semaines de ce délai légal, une donnée qui "peut rendre compte de difficultés de parcours ou d'accès", souligne la Drees. La proportion de ces IVG tardives est plus élevée en outre-mer, hormis en Guadeloupe, et plus particulièrement à Mayotte (15,9%).
Mais désormais, la majorité des femmes désirant avorter n'attendent plus ce délai. Depuis 2004, l'IVG médicamenteuse (possible jusqu'à la 7e semaine de grossesse) a été progressivement autorisée aux médecins libéraux, aux centres de santé, aux centres de planification et d'éducation familiale (CEPF) et dernièrement aux sages-femmes. Le taux de recours à cette méthode est passé de 30% en 2001 à 67% l'an dernier en métropole ((76,1% en outre-mer). Cette hausse de l'IVG médicamenteuse s'accompagne logiquement d'une baisse du recours à un acte chirurgical.
Un avortement sur cinq a lieu hors de l'hôpital
Pour avorter, quelle que soit la méthode choisie, les Françaises se rendent majoritairement à l'hôpital, puisque 71% des IVG ont eu lieu dans un établissement hospitalier. L'étude révèle que l'année dernière, 509 établissements hospitaliers ont réalisé au moins une IVG, dont un à Mayotte.
Toutefois, le nombre d'avortements hors de ce genre de structure ne cesse de progresser. Ainsi, l'an dernier, 48 100 IVG (22% du total) ont été réalisées hors d'une structure hospitalière (cabinet médical, centre de planification ou d'éducation familiale, centre de santé). Plus particulièrement, depuis 2005, le nombre d'avortements en cabinets libéraux a été multiplié presque par huit (de 5 008 à 39 060).
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