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Royaume-Uni : quand la "taxe tampon" finance le projet d'une organisation anti-avortement

Le gouvernement britannique a alloué 250 000 livres à un projet de centre pour femmes enceintes sans-abri, lequel est porté par une association accusée de désinformer les femmes sur la question de l'avortement. 

Article rédigé par franceinfo
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En Grande-Bretagne, depuis 2015, la taxe sur les produits hygiéniques féminins doit revenir à des organisations qui militent en faveur des femmes. (ALICE S. / BSIP / AFP)

Au Royaume-Uni, les produits hygiéniques féminins sont taxés à hauteur de 5%. Cette "taxe tampon", très controversée et vivement déplorée par les organisations feministes, fait à nouveau la une de l'autre côté de la Manche. Samedi 1er avril, The Guardian (lien en anglais) a révélé qu'elle avait notamment servi à financer un projet émanant d'une organisation qui lutte contre l'avortement.

En 2015, "sous la pression de militants", l'équivalent du ministre des Finances britannique avait indiqué que les plus de dix millions de livres récoltés chaque année via cette taxe uniquement ciblée sur les femmes, seraient redistribués à des organisations caritatives qui œuvrent en leur faveur.

Avec 250 000 livres perçues de la part du gouvernement, l'organisation Life ne perçoit que 2% du montant total de la taxe, mais constitue l'un des principaux bénéficiaires, rapporte Slate

Une association accusée de désinformer les femmes 

"Pour de nombreuses femmes, ce sera tristement ironique d'être taxées en raison de sa biologie, pour que le gouvernement reverse ensuite cet argent à des organisations qui ne croient même pas que nous devrions avoir le contrôle de nos corps, surtout quand tant de femmes vivent sans ces protections sanitaires basiques", s'est indignée Paula Sherrif, une élue de la Chambre des Communes, citée par la BBC (lien en anglais). 

Car les pratiques de l'association Life sont dénoncées par d'autres organisations. Ainsi, The Independent (lien en anglais) rapporte qu'elle a été accusée de désinformer les femmes, en établissant de faux liens entre l'avortement et les cancers du sein, les risques de suicides ou encore les risques de grossesses extra-utérines : autant de risques pourtant écartés par les obstétriciens et gynécologues.

Pour obtenir ces fonds du gouvernement, Life a présenté un projet de construction d'un centre pour aider les femmes enceintes en danger, dont des femmes sans-abri, explique la BBC

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